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du 30 juin au 3 juillet 2011 (semaine 26)
 

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3 juillet 2011- Chili
ÉCOUTEZ CES MILLIERS DE MANIFESTANTS

Entre 100,000 et 400,000 étudiants, lycéens, professeurs et autres citoyens ont manifesté, à Santiago et dans plusieurs villes du pays, pour exiger une éducation publique, gratuite et de qualité. L´Eglise a appelé les autorités à les écouter.

Cette manifestation s'est déroulée le 30 juin. " Une mobilisation historique", estiment les porte-parole des étudiants. "Une journée grandiose et monumentale qui montre qu´il s´agit bien d´un mouvement citoyen pour l´éducation publique", commente Jaime Gajardo, président du Collège des Professeurs. Cela fait plus de 20 ans en effet, qu´une cause n´avait pas réuni autant de manifestants dans les rues.

Dans les cortèges ce jeudi, se trouvaient des étudiants et des lycéens - à l´origine du mouvement -, mais aussi des professeurs, des parents d´élèves, des syndicalistes et plusieurs organisations culturelles et écologistes. "Stop au profit dans l´éducation!", "Mes études coûtent 300 euros par mois et mon père en gagne 250. Comment dois-je faire?!" Sur les pancartes brandies par les étudiants, les messages disent la révolte de nombreux Chiliens face à un système éducatif parmi les plus chers et les plus inégalitaires du monde.

Dans le primaire comme dans le secondaire, seuls les plus riches élèves peuvent se payer un enseignement de qualité dans les institutions privées. Les autres, et surtout les plus pauvres, doivent se contenter d´établissements semi-publics (qui restent chers) ou publics (aux mains des municipalités), connus pour leur manque de moyens et leur mauvais niveau.

"Toutes les études internationales placent le Chili au bas de la liste des pays de l´OCDE, en matière d´éducation, avec le fait la différence est la plus grande, en terme de réussite scolaire, entre les enfants les plus riches et les enfants les plus pauvres."

A l´Université, même chose: les droits d´inscription sont exorbitants et les enseignements des universités privées pas toujours de bonne qualité. Si un peu plus de 40% des bacheliers poursuivent des études supérieures, la moitié d´entre eux ne les terminent pas, faute de moyens. Et tous ou presque doivent s´endetter pour financer leurs études, auprès de banques qui prêtent à des taux très élevés. En arrivant sur le marché du travail, un étudiant chilien doit en moyenne 30,000 euros. C´est-à-dire le prix d´une maison.

Le Chili doit investir davantage en éducation et réguler son système éducatif pour atteindre un développement intégral. C´est d´ailleurs le message qu´a envoyé l´Eglise chilienne au gouvernement de Sebastian Pinera, coalition de droite conservatrice et ultraconservatrice.

D´abord sollicité pour jouer le rôle de médiateur entre les étudiants et le ministre de l´Education, Mgr Ezzati, président de la Conférence épiscopale chilienne, a écarté cette possibilité. Les évêques chiliens se sont toutefois exprimés, appelant les autorités à "entendre les étudiants".

Le 23 juin, la Conférence épiscopale a appelé au dialogue, reconnaissant que le pays a "une grave dette à solder" en matière d´éducation et qualifiant les revendications des manifestants de «justes demandes». "Il reste encore un long chemin à parcourir pour consolider un modèle éducatif avec des apprentissages de qualité, juste et égalitaire, dans lequel chaque élève, quelle que soit sa condition personnelle et sociale, se voit assurer la formation nécessaire pour se développer intégralement, construire un projet de vie complet et apporter généreusement toute sa richesse à la société de son temps."

"L ´éducation est un bien public de l´éducation, dépendent la qualité de vie, la sortie de la pauvreté, le niveau culturel et la noblesse des relations humaines d´un peuple".

Le 22 juin, le ministre de l´Education, Joaquín Lavín, membre del'Opus Dei, a présenté ses réponses aux jeunes manifestants, mais sans s´engager, selon eux, sur "les changements profonds" qu´ils réclament. L´Eglise, quant à elle, a averti: "Normaliser l´activité scolaire, ce n´est pas juste mettre fin à une mobilisation, cela requiert la volonté de discerner les nécessaires réformes attendues par le pays". (source : Apic)

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