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du 30 juin au 3 juillet 2011 (semaine 26)
 

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3 juillet 2011- Brésil
LES VIOLENCES CONTRE LES POPULATIONS INDIGÈNES

Le Conseil Missionnaire des Indigènes dénonce les violences actuelles contre les communautés indigènes : m
eurtres, menaces de mort, manque d'assistance sanitaire et éducative, retards dans la régularisation des terres,.

Tel est le cadre des violences auxquelles sont soumises les populations indigènes du Brésil selon le Rapport du Conseil Missionnaire des Indigènes (CIMI) qui a été présenté hier au siège de la Conférence épiscopale du Brésil (CNBB).

Chaque année, le CIMI recueille des informations relatives aux violences contre les personnes et le patrimoine indigène, aux violations des droits de l'homme, aux menaces contre les communautés indigènes et contre les peuples isolés. Les rédacteurs du Rapport constatent malheureusement que la situation relative aux violences contre ces populations continue à être ce qu'elle était par le passé lorsque des milliers d'indigènes furent décimés, quand elle n'a pas empirée.

Au cours de la présentation du Rapport 2010, l'anthropologue Lucia Rangel, qui a assuré la coordination des travaux, a souligné un certain nombre de données significatives concernant l'année dernière : 60 indigènes y ont été tués (il s'agit d'un chiffre qui se répète pour la troisième année consécutive), 152 autres ont été menacés de mort, 15 ont fait l'objet d'actes de racisme et de discriminations ethnico culturelles et 27 ont fait l'objet de tentatives de meurtre.

Par ailleurs, ont été enregistrés 33 cas d'invasions et d'exploitation illégale des ressources naturelles présentes sur les terres indigènes et de dommages contre le patrimoine ainsi que 49 cas de retards ou d'omissions de régularisation des terres. Toujours en 2010, 92 enfants de moins de 5 ans sont morts du fait de la carence d'assistance sanitaire alors qu'ils avaient été 15 en 2009.

Selon la coordinatrice du Rapport 2010, " les violences contre les populations indigènes existent. On ne leur accorde pas beaucoup d'importance et c'est pourquoi elles finissent par se diluer. Il est évident que la violence est un fait et notre objectif est de le dénoncer et d'informer les autorités".

Le secrétaire général du CIMI, Mgr Leonardo Ulrich Steiner, évêque dans l'Etat du Mato Grosso, qui a participé à la présentation du Rapport, a mis en évidence l'importance de l'engagement de l'Eglise en faveur des populations indigènes.

" Nos frères indigènes méritent tout notre respect et notre admiration. Ils représentent les peuples originaires de ces terres. C'est nous qui sommes les « envahisseurs » et non pas eux. Je viens du Mato Grosso et il est inadmissible que les indigènes soient écartés ou exclus de notre société comme cela est le cas aujourd'hui. C'est pourquoi nous lutterons et nous appuierons toujours le CIMI et la cause indigène dans ce pays."

Le Mato Grosso est un des États amazoniens situés, à la frontière de la Bolivie, dans la partie occidentale du Brésil. Il a été et reste l'une des zones les plus riches du monde en biodiversité, mais il est fortement touché par la déforestation, la fragmentation écologique et l'agriculture intensive.

Grâce à cette région, le Brésil demeure le premier producteur et le premier exportateur de soja du monde. Les autres cultures du Mato Grosso sont le coton, le riz, la canne à sucre et le maïs. Cette agriculture, en pleine expansion du fait des besoins alimentaires et de la demande d'agrocarburant (bioéthanol), est responsable d'une déforestation intensive, la plus importante de tout les Etats de Brésil. (source : Fides)


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