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du 30 juin au 3 juillet 2011 (semaine 26)
 

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3 juillet 2011-
EN SIX ANNÉES DE PONTIFICAT

Les six années du pontificat de Benoît XVI ont été l'occasion pour plusieurs vaticanistes d'analyser ce maître de la parole, cet homme de gouvernement et l'auteur de nouvelles lois dans les domaines liturgique, financier, pénal, œcuménique.

Au cours de l’homélie qu’il a prononcée pendant la messe du 29 juin, le Pape a insisté sur la mission de ceux qui sont appelés à conduire l’Église en tant que successeurs de Pierre, avec un critère pour la guider: "Réforme dans la continuité"

Une raison de plus, aux yeux du vaticaniste Sandro Magister, pour tenter de donner une interprétation de ce pontificat, qui est désormais entré dans sa septième année, sous un angle particulier : celui du gouvernement.

À première vue, Benoît XVI ne paraît pas briller en tant qu’homme de gouvernement. Le désordre de la curie vaticane en est une preuve. Il sait faire la part des choses dans le comportement des cardinaux résidant au Vatican.

Toutefois, sans bruit et discètement, le pontificat du pape Benoît XVI est marqué par une importante série de mesures à caractère normatif, typiques d’une action de commandement :

- en 2007 le motu proprio "Summorum pontificum" relatif à l’utilisation du missel romain de l’ancien rite ;
- en 2009 la constitution apostolique "Anglicanorum coetibus" concernant le passage de communautés anglicanes à l’Église catholique ;
- en 2010 les nouvelles normes relatives aux "delicta graviora" et en particulier aux abus sexuels ;
- encore en 2010 la création d’un nouvel organisme à la curie romaine : le conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation ;
- toujours en 2010 le motu proprio pour la prévention des délits financiers commis par toutes les institutions du Saint-Siège ou par celles qui lui sont liées ;
- en 2011 l'instruction "Universæ Ecclesiæ" pour l’intégration des normes relatives à la messe selon le rite ancien.

Il s’agit de normes qui sont parfois fortement innovantes, dont certaines ont été accueillies par de vives résistances, et qui démentent pour la énième fois que Benoît XVI soit un pape qui se limite à conserver l'existant.

C’est tout le contraire. Le critère qui caractérise le mieux ce pontificat sous l’angle du gouvernement est celui de la "réforme dans la continuité" : cette formule est celle qu’il a adoptée comme critère pour interpréter les nouveautés du concile Vatican II et, d’une manière générale, les changements intervenus dans le magistère de l’Église au cours de l’histoire.

D'autres décisions s'appuient irrévocablement sur le concile Vatican II : Les avancées interreligieuses, la journée d'Assise, les démarches et les dialogues oecuméniques, le souci d'en maintenir les avancées liturgiques comme normes ordinaires insistant sur le caractère désormais "extraordinaires" des anciennes dispositions liturgiques d'avant Vatican II.

Il n'attache pas grande importance aux coquetteries des cardinaux pour leur "cappa magna" ou des évêques occidentaux pour des chasubles à la mode de la Renaissance italienne.

Peu lui importe que celles qui viennent communier de sa main portent ou non une mantille. Aux JMJ de Cologne des filles étaient acolytes à la messe pontificale. Il y a pour lui, l'essentiel : sa lettre aux chrétiens de Chine, ses discours à Paris, à Londres et à Zagreb veulent enraciner l'Église dans la situation actuelle et confuse de la planète.

Récemment, des spécialistes très connus du droit – au nombre desquels l'archevêque Francesco Coccopalmerio, président du conseil pontifical pour les textes législatifs – ont tenu à l'Université de Pavie, ville où est enterré saint Augustin, un colloque consacré à Benoît XVI en tant que "législateur canonique".

On peut lire ci-dessous l’intervention, confiée à un non-spécialiste, qui a conclu ce colloque. Ce discours tente une lecture unitaire de l'action normative de Benoît XVI. Vous pouvez le découvrir grâce à Chiesa

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