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du 30 juin au 3 juillet 2011 (semaine 26)
 

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3 juillet 2011-
LA MISSION FAIT PARTIE DE LA NATURE DE L'ÉGLISE

Un premier code de conduite chrétien sur le prosélytisme invite les missionnaires, évangélisateurs et autres témoins à adopter un comportement respectueux lors du partage de la foi chrétienne.

Le document commence par ces mots: "La mission fait partie de la nature même de l'Eglise." Les recommandations qui suivent font des suggestions concrètes pour pratiquer la mission tout en faisant preuve d'un respect sincère pour les fidèles d'autres religions.

Ces recommandations ont été publiées à la suite d'une série de consultations échelonnées sur cinq ans, entre le Conseil œcuménique des Eglises (COE), le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (CPDI) de l'Eglise catholique romaine, et l'Alliance évangélique mondiale (AEM). Il a fallu cinq ans de travail intense pour accoucher de cet accord.... C’est dire si les tensions sont vives.

Les trois organisations rassemblent des Eglises des traditions orthodoxe, catholique, anglicane, protestante, évangélique, pentecôtiste et indépendante, représentant au total quelque deux milliards d'individus, soit près de 90% des chrétiens de la planète.

" Au cours des cinq dernières années, nous avons édifié un nouveau pont", a déclaré le pasteur Geoff Tunnicliffe, directeur général et secrétaire général de l'AEM. "Ce document est une réalisation majeure", a-t-il expliqué, car il constitue un accord officiel sur "l'essence de la mission chrétienne" tout en démontrant que des organismes chrétiens divers "sont capables de travailler ensemble et de parler d'une seule voix." En ce sens, la publication de ce texte "est un moment historique" dans la quête de l'unité chrétienne.

" Nous envoyons ce document à chacune de nos Eglises membres", a déclaré le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, "en espérant qu'elles verront ces recommandations comme une inspiration à passer en revue leurs propres codes de conduite en fonction du contexte qui leur est propre."

Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du CPDI, a fait remarquer que les responsables d'Eglise ont aujourd'hui "une obligation de proclamer la foi" et de "proposer une vision plus large du dialogue." Il a cité un principe de l'enseignement catholique: "Ne rien rejeter qui soit vrai et saint quelle que soit la religion", en invitant les chrétiens à surmonter les conflits religieux s'ils veulent "présenter la vérité de Dieu de façon crédible."

Ce code de déontologie a été élaboré et signé par le COE, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (CPDI) de l'Eglise catholique romaine, et l'Alliance évangélique mondiale (AEM), a indiqué le COE dans un communiqué*. Ce texte est destiné à limiter les tensions entre confessions chrétiennes, mais aussi entre le christianisme et les autres religions.

Si l'on met de côté les désaccords théologiques, et ceux relatifs à la gestion du pouvoir, le prosélytisme représente un des obstacles importants entre les chrétiens. L’évangélisation, comme on dit dans le jargon, est assurément le lieu des plus grandes frictions. En particulier lorsque les communautés chrétiennes se volent des paroissiens les unes aux autres.

Le cas le plus frappant est celui de l’Amérique latine qui a vu en l’espace de 40 ans près de 20% de sa population quitter l’Église catholique au profit d’Églises évangéliques charismatiques. Ce mouvement pèse actuellement plus d’un quart du christianisme et il est en progression constante sur les cinq continents.

Les évangéliques, pour parler de ce courant, ont une déontologie en matière de mission, même si tous ne la perçoivent pas. Beaucoup d’églises évangéliques reconnaissent, en matière de mission, la portée d’un texte appelé la « Déclaration de Lausanne ». Révisé en octobre dernier à la faveur d’un rassemblement mondial en Afrique du Sud, ce texte dénonce déjà explicitement un certain nombre de pratiques qualifiées de prosélytisme.

Outre la représentativité plus large du document signé mardi, il y a un autre aspect dans lequel une déontologie peut jouer un rôle important. Un rôle de bouclier pour des groupes chrétiens minoritaires. En se référant à ce texte ils pourront tenter de faire barrage à l’accusation de prosélytisme religieux, c’est en général le prétexte par excellence à toute discrimination de ces groupes de croyants. (source : COE)


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