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du 6 au 9 août 2011 (semaine 32)
 

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9 août 2011-
LES DEUX PARTIES ACCEPTENT UNE MÉDIATION RELIGIEUSE

Les
parties en conflit sur l'île de Maré (Nouvelle-Calédonie), où quatre personnes ont été tuées par balle et 23 autres blessées samedi, ont accepté une "médiation des autorités religieuses".

"La situation est calme" sur l'île de Maré, environ 200 km à l'est de la Grande-Terre, a affirmé Marie-Luce Penchard, secrétaire à l'Outre-Mer, lors d'une conférence de presse à son ministère à Paris. "Aucun élément ne permet de présager aujourd'hui de l'extension du conflit", a-t-elle ajouté. "Nous restons vigilants", a toutefois ajouté la ministre.

La fusillade du samedi 6 août avait éclaté sur fond de conflit sur le prix des billets d'avion entre les membres d'un collectif des usagers de la compagnie domestique Aircal et des habitants du district de Guahma, qui voulaient les déloger de l'aéroport. Un conflit foncier oppose de surcroît de longue date les différents clans kanak de cette région.

" Ces événements tragiques sont la conséquence des rivalités coutumières sur l'île depuis de nombreuses années. Même si le prix des billets pose de vraies questions, cela n'a été que l'élément déclencheur d'un différend au sein des organisations coutumières de l'île".

Une médiation des autorités religieuses semble pouvoir pour aider au "retour à l'équilibre" entre les diverses organisations coutumiètes.

La commission de médiation compte notamment des représentants des religions catholique et protestante, comme le P. Rock Apikaoua et le pasteur de l’église évangélique Philippe Capoa.

Aujourd’hui encore en effet, à Maré comme ailleurs dans les îles, les tribus sont soit catholiques, soit protestantes. Si ces appartenances ont pu générer des tensions dans le passé, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Au contraire, pourrait-on dire, car les religions arrivent parfois à créer des liens que les rivalités et complexités coutumières ne savent plus nouer.

Lors des graves événements de 1988, après l’affaire d’Ouvéa, c’est ce constat de la réalité de l’enracinement chrétien qui a poussé le premier ministre d’alors, Michel Rocard, à demander au père Paul Guiberteau, alors recteur de l’université catholique de Paris, et au pasteur Jacques Stewart, à la tête de la fédération protestante de France, de faire partie de la mission du dialogue.

On le sait, leur travail a été la base d’une réconciliation inespérée qui a permis, quelques mois plus tard, la signature des accords de Matignon. Si le mérite de la réussite de cette médiation ne revient pas aux seuls représentants chrétiens – il y avait aussi des représentants de divers réseaux maçons –, ceux-ci ont joué un rôle capital, reconnu par tous.

Depuis, les autorités font souvent appel aux responsables religieux pour renouer les contacts en cas de conflit grave. Le père Rock Apikaoua, mélanésien originaire de l’île des Pins, est déjà l’interlocuteur des autorités dans un conflit parfois violent entre clans rivaux à la tribu d’Unia, dans le sud de la Grande Terre.

C’est donc tout naturellement que, dimanche 7 août, au lendemain des affrontements meurtriers de Maré, les responsables politiques de tous bords se sont tournés vers lui et vers le pasteur Philippe Capoa pour aider les esprits à s’apaiser. (source : AP)


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