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du 10 au 16 août 2011 (semaine 32)
 

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16 août 2011- Nouvelle-Calédonie
APRÈS LES RÉCENTS AFFRONTEMENTS


La mission voulue par le gouvernement après les graves affrontements du 7 août compte notamment des représentants des religions catholique et protestante, comme le P. Rock Apikaoua et le pasteur de l'Église évangélique Philippe Capoa.

La religion, sphère privée ou sphère publique ? Ce débat qui agite régulièrement la métropole n’existe pas dans le monde mélanésien en Nouvelle-Calédonie. Les tribus se sont converties au christianisme dès l’arrivée des premiers missionnaires protestants en 1841, suivis trois ans plus tard par les catholiques.

Et dès le début, les religions chrétiennes ont composé avec les hiérarchies coutumières, apportant leur spécificité sans remettre en cause le système tribal bâti sur la coutume. Leurs ministres du culte, qu’ils soient catholiques ou protestants, se sont ainsi peu à peu fondus dans la vie de tous les jours.

Aujourd’hui encore, à Maré comme ailleurs dans les îles, les tribus sont soit catholiques, soit protestantes. Si ces appartenances ont pu générer des tensions dans le passé, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Au contraire, pourrait-on dire, car les religions arrivent parfois à créer des liens que les rivalités et complexités coutumières ne savent plus nouer.

Lors des graves événements de 1988, après l’affaire d’Ouvéa, c’est ce constat de la réalité de l’enracinement chrétien qui a poussé le premier ministre d’alors, Michel Rocard, à demander au père Paul Guiberteau, alors recteur de l’Université catholique de Paris, et au pasteur Jacques Stewart, à la tête de la Fédération protestante de France, de faire partie de la mission du dialogue.

Leur travail a été la base d’une réconciliation inespérée qui a permis, quelques mois plus tard, la signature des accords de Matignon.

Le P. Rock Apikaoua, mélanésien originaire de l’île des Pins, est déjà l’interlocuteur des autorités dans un conflit parfois violent entre clans rivaux à la tribu d’Unia, dans le sud de la Grande Terre.

C’est donc tout naturellement qu'au lendemain des affrontements meurtriers de Maré, les responsables politiques de tous bords se sont tournés vers lui et vers le pasteur Philippe Capoa pour aider les esprits à s’apaiser.

Dans un premier temps, cette mission a pour objectif de « mieux comprendre et de faire en sorte que le processus d’apaisement s’installe dans la durée », a indiqué le P. Apikaoua, vicaire général de l’archevêque de Nouméa. « Notre rôle est d’écouter et d’aider les uns et les autres à mettre des mots sur leur douleur », a-t-il ajouté.

Le P. Apikaoua a d’ores et déjà précisé qu’il ne revenait pas à la mission de « régler le problème d’Air Calédonia et celui du foncier », qui avaient déclenché les violents affrontements entre habitants du week-end des 6 et 7 août. (source : Agence AP)


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