Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 17 au 20 août 2011 (semaine 33)
 

-
20 août 2011- JMJ
PALESTINIENS ET ISRAÉLIENS ENSEMBLE À MADRID

Ala Sayej, 23 ans, est palestinien, Terez Moalem, 22 ans, israélienne. Tous deux sont catholiques et pendant six jours à Madrid, ils partagent une occasion unique pour ces jeunes qui auraient pu ne jamais se rencontrer.

Sayej, employé de banque à Ramallah en Cisjordanie, et Terez, étudiante à Haïfa, la troisième ville israélienne, font partie d'un groupe de 160 jeunes de Terre Sainte, pour moitié des Territoires palestiniens et pour moitié d'Israël, qui participent aux Journées mondiales de la Jeunesse dans la capitale espagnole.

"Nous sommes tous amis maintenant. La moitié sont des Israéliens que j'ai ajoutés à la liste de mes amis sur Facebook. Si j'avais l'autorisation d'aller en Israël, nous pourrions nous revoir", confie Sayej.

Les jeunes se sont installés lundi pour la semaine dans la paroisse San Mateo Apostol, dans le sud de Madrid, où ils dorment à même le sol dans des sacs de couchage.

Partis de différents aéroports - les Israéliens ont embarqué à Tel-Aviv et ceux des Territoires palestiniens ont dû gagner Amman, en Jordanie, en car - ils sont arrivés séparément en Espagne, le 10 août à Valence, et ont appris à se connaître. Petit à petit, les barrières sont tombées.

"Je suis très heureuse d'être ici, dans ce groupe, de faire la connaissance de nouvelles personnes", confie Terez. "Au début, on a eu un peu de mal à cohabiter mais après, on a commencé à travailler ensemble, en groupe, à discuter, et maintenant tout va bien".

Les chrétiens ne représentent plus qu'1,5 % de la population totale d'Israël et des Territoires palestiniens, contre au moins 25% au XIXème siècle. Habitués à être minoritaires dans leur propre pays, ces jeunes cohabitent à Madrid avec d'autres du monde entier, et peuvent vivre leur foi pleinement.

"Il est très difficile pour nous, en Cisjordanie, d'aller en Israël, nous devons obtenir des autorisations, traverser des checkpoints", raconte le P. Jack-Nobel Abed, 53 ans, venu du village de Taybeh, en Cisjordanie.

"C'est le prix que nous payons pour être palestiniens, nous sommes dans une vaste prison"...."Avec l'occupation (israélienne), ils est plus facile pour nous de venir ici que d'aller à Jérusalem. Il faut une autorisation spéciale, très difficile à obtenir. Et si vous l'avez vous subissez des humiliations à la frontière", témoigne le P. Johnny Abu Khalil, 41 ans, de l'église Saint-Justin de Naplouse, en Cisjordanie.

"Je voudrais vraiment que nos chrétiens sentent qu'ils ne sont pas seuls en Terre sainte et ressentent un peu de paix intérieure, à cause de la situation qu'ils vivent là-bas. Et aussi qu'ils s'amusent un peu, leur vie est si dure", ajoute le prêtre qui aimerait créer de nouvelles occasions de rencontre pour ces jeunes.

"Ce qui commence ici ne finit pas ici. Nous espérons que cela pourra continuer. Il est plus facile pour ceux qui vivent en Israël de venir nous voir en Palestine que l'inverse. Nous allons nous préparer à les recevoir".

Environ 154.000 chrétiens vivent en Israël, soit 2% de la population de l'Etat hébreu. Dans les Territoires palestiniens, le nombre des chrétiens est estimé à 50.000 parmi 3,9 millions de musulmans, la plupart vivant à Bethléem et à Jerusalem-Est. Environ 3.000 autres chrétiens vivent dans la bande de Gaza.

"C'est un vrai défi d'être un chrétien palestinien, car il faut toujours apporter des preuves de sa foi", confie Issa Tawil, un Palestinien de 30 ans, comptable qui vit à Jérusalem. "Vous savez, on vit parmi des juifs, des musulmans, et nous sommes chrétiens". (source : LPJ et AP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil