Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 23 au 26 août 2011 (semaine 34)
 

-
26 août 2011-
Inde
VERS DE NOUVELLES VIOLENCES

Sous la
menace d’attaques imminentes d'extrémistes hindous, les communautés chrétiennes de l´Etat du Karnataka donnent l´alarme, un plan de "nettoyage ethnique de masse" risquant d´être appliqué à leurs dépens.

La police locale vient d'organiser une sorte de "recensement ciblé" des chrétiens et des églises. L´opération, fait remarquer le "Global Council of Indian Christians" (GCIC), n´a pas un caractère simplement administratif, mais "représente clairement une tentative de mettre en oeuvre l´agenda caché du Sangh Parivar", la couverture des organisations radicales hindoues responsable des attaques dans l´Etat indien d´Orissa.

Pour le GCIC, "Il s´agit d´une violation des droits fondamentaux des chrétiens dans le pays de pratiquer et prêcher leur religion, comme la Constitution le garantit". Or le Karnataka est gouverné par le parti nationaliste "Baratiya Janata Party" (BJP), partisan et allié des mouvements extrémistes.

L´initiative est partie de la police locale dans le district de Chikmagalur. Les prêtres et les pasteurs déjà ont reçu une fiche sur laquelle ils doivent indiquer le nom de l´église et son emplacement exact, les édifices et les propriétés, ainsi que le nom et le numéro de téléphone des titulaires, les comptes bancaires, des détails sur la fréquence des fidèles, des jours et des horaires des célébrations.

Cela ressemble au "recensement des chrétiens" au Madhya Pradesh, gouverné aussi par le BJP, qui a suscité de vives protestations et fut à l'origine de bien des violences.

Au Karnataka, des violences antichrétiennes se vérifient déjà. Deux dimanches de suite, les liturgies de certaines de ces communautés chrétiennes pentecôtistes ont été interrompues, les pasteurs insultés et malmenés, et les églises saccagées.

Et comme acte d´intimidation, les radicaux hindous présentent de fausses déclarations de conversions forcées opérées par des chrétiens, générant la haine et de nouvelles violences. 138 autres épisodes de violences antichrétiennes ont déjà eu lieu au Karnataka, ces deux dernières années.

La panique s’est donc emparée des chrétiens du Karnataka depuis le lancement de ce recensement d'autant qu'au Karnataka, le « recensement », qui ne cible que les chrétiens, a été comme au Madhya Pradesh confié à la police locale.

En février dernier, les chrétiens menés par Mgr Moras, archevêque catholique de Bangalore, ont réfuté fermement ces accusations de "conversions forcées, qui juge ce rapport « partial et légitimant le parti au pouvoir, dont la politique est résolument hostile aux minorités ».

Plus de 70 de ces pasteurs recensés appartiennent à la Karnataka Mission Network (KMN) une association de 27 Eglises pentecôtistes. S’ils ne se font pas enregistrer, la police se dit dans l’incapacité de les protéger, que ce soit dans leurs lieux de culte ou lors des rassemblements.

Des menaces ont été très clairement formulées, fait remarquer le Père jésuite Ronnie Prabhu, Secrétaire général du Karnataka United Christians Forum for Human Rights (KUCFHR). "Les pasteurs devront suivre les instructions à la lettre, ou ils seront en danger,"d'autant que, lorsqu’un pasteur appartenant à une « Eglise non agréée » se rend au commissariat, il lui est répondu qu’il ne peut remplir de formulaire, les services de police n'ayant pas reçu de consigne à son sujet. (source : Fides)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil