Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 27 au 31 août 2011 (semaine 34)
 

-
31 août 2011-

L'INVITATION VIENT AUSSI DU BUNDESTAG

Un mois avant la 1ère visite officielle deBenoît XVI en Allemagne, Mgr Jean-Claude Périsset, nonce apostolique à Berlin se montre confiant quant au succès de ce voyage et à la situation de l´Eglise catholique dans le pays.

Dans cette interview, il présente la signification de ce voyage tant pour l'unité de l'Allemagne que pour l'oecuménisme. iIl défend également la présence et le discours du Pape au Bundestag, la Chambre basse du Parlement allemand.

Pour Mgr Périsset, la désignation "visite officielle" touche les relations diplomatiques. Comme 179 autres Etats dans le monde, l´Allemagne entretient des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Ce caractère officiel s´exprime dans le fait que le Pape, en tant que chef de l´Etat du Vatican, rendra visite au président fédéral, au Parlement et au Gouvernement ainsi qu´à la Cour constitutionnelle fédérale, qui sont les plus hauts organes de l´Etat.

Les voix qui s´élèvent pourtant pour critiquer son intervention au Parlement, sont dans l'erreur d'autant que c´est bien le Bundestag qui a invité le Pape et il n´y pas été forcé. Par ailleurs, les relations diplomatiques sont établies,
non pas avec la cité de l´Etat du Vatican, mais avec le Saint-Siège c´est-à-dire l´organe qui dirige l´Eglise universelle.

" Ce statut particulier est un cadeau de l´histoire, fait remarquer Mgr Perisset, et il donne la possibilité unique pour le Pape de représenter, au niveau des Etats et des organisations internationales, un héritage déterminé de valeurs. Si d´autres chefs religieux avaient des relations diplomatiques avec les Etats, ils bénéficieraient de cette même possibilité."

Face aux manifestations de protestations annoncées, Mgr Périsset n'est pas inquiet. " Les gens ont le droit de manifester, c´est pourquoi je suis opposé à une interdiction. Par contre je souhaiterais qu´ils n´insultent pas les valeurs religieuses des autres, mais respectent le fait que l´Eglise catholique croit autre chose.

" Nous exigeons exactement le même respect que l´on porterait à un autre responsable religieux ou politique. Ce n´est pas inutilement que l´usage international veut qu´un Etat hôte traite les insultes, le manque de respect ou l´atteinte à un chef d´Etat étranger avec exactement la même rigueur que s´il s´agissait d´action contre ses propres autorités."

Pour ce qui est de la situation actuelle de l'Église en Allemagne, les jugements du nonce sont positifs : "Les débats après l´affaire Williamson, les scandales d´abus sexuels et aujourd´hui autour du processus de dialogue engagé au sein de l´Eglise, montrent combien l´Eglise est vivante en Allemagne."

La critique envers l´Eglise, ajoute-t-il, est aussi un signe positif. En Suisse romande, d´où je viens, un proverbe dit: "On ne jette des pierres qu´à l´arbre chargé de fruits." Il en est exactement ainsi avec l´Eglise. Ce n´est que parce qu´elle est vivante et apporte quelque chose qu´elle s´attire la critique. A travers chaque critique, la société remarque combien l´Eglise est importante pour elle."

Le Pape connait la situation de l'Église en Allemagne : " Il a de nombreux contacts personnels, notamment avec les évêques qui lui rendent visite. Il a aussi d´autres sources d´information comme la presse allemande et beaucoup de conversations."

" Le fait que beaucoup de catholiques d´autres Länder et de l´étranger viennent à la messe du pape à Berlin est un signal positif de l´unité de l´Allemagne. Il montre aussi que Berlin n´est pas une ville païenne comme certains les disent, mais que l´Eglise est dans la capitale et que sa présence est acceptée."

" Ce programme de voyage, montre que le Pape visite toute l´Allemagne réunifiée : la capitale, puis un diocèse de l´ancienne RDA et enfin l´ouest avec Fribourg. Dans le diocèse d´Erfurt, l´Eglise a préservé sa foi sous la dictature. Il s´y trouvait le seul grand séminaire que précisément le professeur Joseph Ratzinger a visité à l´époque de la RDA.
A Erfurt et à Eichsfeld, Benoît XVI veut remercier et encourager les catholiques qui ont gardé leur fidélité à l´Eglise.

" Il faut aussi souligner la rencontre avec l´Eglise évangélique dans le couvent même des Augustins d´Erfurt où vécu Martin Luther lorsqu´il était moine. Ne peut-on pas y voir un signe d´espérance pour une prochaine réconciliation des Eglises en Occident ? L´espérance est une vertu théologale ! " conclut Mgr Périsset.

La chancelière allemande Angela Merkel, qui est fille d’un pasteur protestant, a dit attendre de la visite de Benoît XVI en Allemagne "un signal fort, encourageant pour la convergence et la solidarité entre chrétiens dans la société actuelle". (source : KNA)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil