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3 septembre 2011-
AU BAROMÈTRE DE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

Une enquête mondiale réalisée par le "Pew Forum" signale une augmentation des restrictions et des violences. Les plus mal traités sont les chrétiens. Les trois pays où la situation est la plus difficile sont l'Égypte, le Pakistan et l'Inde.

Parmi les pays musulmans, le seul à évoluer à contre-tendance est la Turquie. Mais il est à relever que l'enquête du "Pew Forum" a été réalisée avant les révoltes qui bouleversent le Nord de l'Afrique et le Moyen-Orient.

Toutefois elle ne laisse rien prévoir de bon quant aux développements futurs de celles-ci. En effet, avant même le début des révoltes, les indicateurs faisaient apparaître presque partout une détérioration.

L'enquête porte sur les restrictions à la liberté religieuse dans 198 pays du monde, qu'il s'agisse de restrictions imposées par les gouvernements ou de celles qui résultent de violences commises par des individus ou par des groupes. Si l'on se reporte à une enquête analogue menée par le Pew Forum il y a trois ans, la comparaison permet de constater que ces restrictions ont augmenté en beaucoup d'endroits.

Si on limite l'examen aux pays dont la population dépasse les 50 millions d'habitants, on peut remarquer que, par rapport à l'enquête précédente, la situation a également connu une nette détérioration au Pakistan et au Nigéria. Les deux pays les plus peuplés, l'Inde et la Chine, ont peu changé par rapport à l'enquête d'il y a trois ans.

L'Inde, en raison d'un hindouisme "actif", demeure le pays des records en ce qui concerne les hostilités entre les groupes religieux, qui viennent s'ajouter aux restrictions légales déjà lourdes. Cela en dépit de la réputation de pacifisme qui s'attache à ce pays.

La Chine, pour sa part, conserve le record – qui ne lui est disputé que par l'Iran et par l'Égypte – des restrictions à caractère politique. Avec, toutefois, une augmentation sensible des hostilités interreligieuses au sein de la population, qui étaient plus limitées précédemment.

Parmi les pays pour lesquels les indicateurs donnent les plus mauvais résultats, on notera la présence de ceux qui ont les populations musulmanes les plus nombreuses du globe, comme l'Indonésie, le Pakistan, l'Égypte, l'Iran, le Bangladesh.

Parmi les grands pays musulmans, seule la Turquie a abaissé le niveau des restrictions apportées à la liberté religieuse, par rapport aux données d'il y a trois ans.

Parmi les pays d'Europe, celui auquel les indicateurs donnent les plus mauvais résultats en matière politique et sociale est la Russie. Parmi les cinq nouvelles puissances émergentes, les deux plus peuplées, la Chine et l'Inde, ont un très mauvais niveau de liberté religieuse. Au contraire le Brésil et l'Afrique du Sud sont tout à fait à l'opposé, en raison de leurs vastes espaces de liberté.

En synthèse, dans un quart des pays où de fortes restrictions à la liberté religieuse existaient déjà en 2006 cette situation s'est encore aggravée au cours des années suivantes.

Mais si l'on examine la situation en prenant en considération non pas les états mais le nombre d'habitants, les résultats de l'enquête sont encore plus impressionnants : 59 % de la population mondiale subissent aujourd'hui des restrictions "importantes" ou "très importantes" à leur liberté religieuse.

Le christianisme est la religion qui souffre le plus d'une telle situation. Mais les musulmans en sont également victimes. Au Nigéria, le conflit social s'en prend aux chrétiens, mais dans certains autres pays les musulmans sont soumis à des restrictions légales et à des violences qui sont surtout dues à leurs coreligionnaires. C'est ainsi qu'en Irak, par exemple, il y a beaucoup plus de victimes d'attentats islamistes contre des mosquées que contre des églises.

Très riche en informations, la double enquête du "Pew Forum on Religion & Public Life",mérite d'être entièrement lue. "Pew Forum" est un centre de recherches portant sur la religion et la vie publique, qui a son siège à Washington et qui fait autorité. (source : Pew Forum et Chiesa)

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