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7 septembre 2011- Indonésie
UN CHRÉTIEN CANDIDAT-GOUVERNEUR A DJAKARTA

Un chrétien sino-indonésien se porte candidat au poste de gouverneur de Djakarta, dans la perspective des élections de 2012, le poste de gouverneur du Grand Djakarta, la capitale de l’Indonésie qui compte 8,5 millions d’habitants.

Cette candidature sort du lot des politiciens traditionnels. Basuki T. Purnama, plus connu sous le nom d’Ahok, est relativement novice en politique. Il a brigué pour la première fois le suffrage des électeurs en 2004.

Mais il présente la double particularité d’être chrétien et d’appartenir à la minorité d’origine chinoise, deux caractéristiques constituant a priori un handicap dans un pays très majoritairement musulman où l’hostilité envers les Sino-Indonésiens peut se montrer virulente. Mais c'est aussi une candidature "significative."

Sans débauche d’affichage ni larges distribution de billets de banque, Ahok tranche par sa sobriété et l’affirmation tranquille de sa volonté. "Je veux changer cette ville et j’ai besoin du soutien de la population pour le faire. C’est ensemble que nous pourrons faire bouger les choses," explique cet homme âgé de 45 ans, certain d’être capable de réunir d’ici au mois de novembre prochain les 500.000 signatures d’habitants de Djakarta nécessaires à l’acceptation de sa candidature par la Commission électorale.

D’origine sino-indonésienne, Ahok a commencé sa carrière dans les affaires, notamment dans le secteur minier. " Ma conscience n’était pas tranquille avec un tel fonctionnement de pots-de-vin", raconte-t-il pour expliquer pourquoi il a fermé ses entreprises et choisi de se confronter au système en plongeant en politique.

Se présentant devant les électeurs avec un programme de lutte contre la corruption, il est élu en 2004 et fait son entrée au conseil législatif d’un district de la province de Bangka-Belitung. Sept mois plus tard, à la surprise générale, il est élu président du conseil local, un succès remarquable pour un Sino-Indonésien chrétien dans une région où les musulmans forment 93 % de la population. Il explique qu’il doit ce premier succès à ses méthodes : plutôt que d’imprimer banderoles et tracts promettant la lune, il rend public son numéro de téléphone portable et incite les gens à l’appeler à toute heure.

Le budget consacré au développement fut diminué de 20 % afin de réduire d’autant la corruption liée aux appels d’offre truqués. Les frais de déplacement des fonctionnaires locaux furent amputés de 80 %. Les ressources ainsi dégagées furent réorientées vers l’accès, notamment pour les plus pauvres, à l’éducation et à la santé.

En 2006, l’influent magazine Tempo plaçait Ahok parmi les dix Indonésiens capables de changer le pays. En 2009, Ahok est élu à la Chambre des représentants sous les couleurs du Golkar, parti laïque et nationaliste., l’un des principaux partis en présence, mais il ne renonce pas à son combat contre la corruption. « Tout ce que j’apprends, je le mets en ligne sur mon site ahok.com », explique-t-il,.

Alors qu’il a été exclu des commissions parlementaires dont il était membre du fait de son franc-parler, Ahok se réjouit de disposer de plus de temps pour préparer sa campagne de 2012, où il se présentera en candidat indépendant. Avec une équipe de 500 bénévoles, il analyse les difficultés affectant la capitale.

Il promet que son gouvernorat sera marqué par un degré jamais atteint d’ouverture et de transparence sans préciser si sa foi chrétienne (il est protestant) est à l’origine de son éthique en politique. (source : Mepasie)


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