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7 septembre 2011-
LES CHRÉTIENS DU MOYEN ORIENT DANS UNE IMPASSE

Sur son site internet, le Patriarcat latin de Jérusalem analyse l'impasse dans laquelle se trouvent les Chrétiens du Moyen-Orient à la suite des soulèvements révolutionnaires qui bouleversent le monde arabe.

Cette impasse prend sa source de deux côtés, y est-il écrit.

" Premièrement, ces soulèvements marquent une révolte contre certains régimes arabes autoritaires en essayant de regagner les droits de l’homme arabe que sont la liberté, la dignité ou d’autres droits généraux parmi lesquels on retrouve le droit de participer à la formation des décisions nationales.

" Les Chrétiens du Moyen-Orient ainsi que les Musulmans ont souffert de la tyrannie de ces régimes et de la violation persistante de leurs droits fondamentaux. En principe, ils ne peuvent pas seulement se placer du côté de ces soulèvements révolutionnaires mais doivent faire partie de la base.

" Il existe trois précédents historiques similaires: le soulèvement arabe contre l’influence turque, le soulèvement arabe contre le colonialisme européen (français et britannique), et le soulèvement arabe contre l'occupation sioniste. Là, les Chrétiens de l’Orient n’étaient pas seulement des partenaires dans ces soulèvements mais ils comptaient parmi eux certains chefs.

" Alors, qu’aujourd’hui ils ne peuvent que participer à ces nouveaux soulèvements contre la tyrannie dont ils ont souffert assez longtemps comme tous les autres citoyens arabes. L’émigration chrétienne de la plupart des pays de la région est un des signes les plus éminents de cette souffrance. L’importance de la forte participation globale à ces soulèvements souligne que les peuples arabes vivaient sous ces tyrannies, mais qu’ils ne s’y sont jamais soumis. Ils possèdent donc leur propre volonté pour s’en débarrasser. Les Chrétiens ici ne sont pas une exception, ils sont de par leur culture sur les mêmes bases.

" Le second côté de l’impasse chrétienne émane de l’absence d’une alternative claire ou même d’une simple esquisse du régime qui remplacera le régime tyrannique. L’incertitude est une préoccupation réelle. Ces soulèvements pourraient devenir un soutien aux forces islamiques radicales qui pourraient accéder au pouvoir. Cette préoccupation est justifiée.

" Même si les Musulmans disent aux Chrétiens de ne pas s’inquiéter, ce n’est pas suffisant pour que leur inquiétude se dissipe. Il faut des démarches concrètes. L’absence d’un programme de travail bien détaillé pourrait apparaître comme une faiblesse, malgré la force des slogans durant les manifestations. Une telle situation ouvre les portes aux opportunistes y compris les islamistes extrémistes ; l’incertitude chrétienne est légitime quand on considère les évènements en Irak et en Egypte.

" Cette inquiétude, qui peut angoisser, place les Chrétiens de l’Orient devant deux problèmes, l’un est plus amer que l’autre. Ou bien soutenir les régimes tyranniques qui les ont fait souffrir comme tous les autres citoyens, ou bien faire face à un extrémisme religieux qui pourrait atteindre leur dogme et leur liberté de religion. Normalement, une situation pareille encourage les Chrétiens à suivre la logique du moindre mal pour éviter des dommages plus importants.

" Mais les Chrétiens de l’Orient réalisent que cette logique n’est pas conforme aux rôles historiques qu’ils ont joué et qui a contribué au développement de l'identité arabe, dans la renaissance arabe moderne et dans les mouvements d'indépendance nationale.

" Ils réalisent aussi que cela s’oppose à leur nature humaine et avec les éléments profonds de leur identité culturelle-religieuse. Cela reflète dans ces deux faces une lutte personnelle dans les profondeurs de la chrétienté orientale. Cette lutte donne naissance à un nombre de questions sans réponses ! Si les régimes autoritaires gagnent la bataille fatidique, les islamistes ne seront pas les seules victimes, mais toute la population, musulmane et chrétienne paiera le prix. Et si les régimes prennent une position réconciliatrice envers les islamistes, les Chrétiens seront les premières victimes. (...)

" Il y a aussi d’autres considérations dans le cas où les régimes actuels acceptaient les demandes de réformes et donnaient plus de respect au droit de l’homme. La situation des Chrétiens reste toujours précaire et incertaine. Au moment où la situation se stabilise et que les soulèvements ont réussi à se débarrasser des régimes autoritaires et ont mis un terme aux ambitions des opportunistes, il est absolument nécessaire de couronner l’œuvre par un accord Islamo-Chrétien, visant à la création d’un état national qui respecte les droits religieux et établit les règles de l'égalité au niveau de la citoyenneté. (source : LPJ)

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