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10 septembre 2011-
LE PATRIARCHE RESTE DUBITATIF SUR LE PRINTEMPS ARABE


Lors de sa première visite en France, le patriarche de l’Église maronite, a mis en garde contre la percée de mouvements islamistes après ces révoltes, dont il redoute les conséquences pour les chrétiens d’Orient, y compris en Syrie

Nouveau patriarche de l’Église maronite, Mgr Béchara Raï reste dubitatif sur le "Printemps arabe". À l’heure où le monde arabe est traversé par un vent de révolte, le patriarche maronite veut croire à la pérennité de l’exception libanaise et il invite l’Occident à donner « plus de chance à Bachar Al Assad », redoutant une transition dommageable en Syrie.

Le mercredi 7 septembre, lors d'une conférence de presse donnée à la Conférence des évêques de France, il a exprimé sa "crainte d'une transition en Syrie" qui pourrait, selon lui, représenter une menace pour les chrétiens d'Orient."

" J'aurais aimé qu'on donne plus de chances à M. Assad pour faire les réformes politiques qu'il a commencées...Nous lisons dans une clé occidentale les choses orientales qui sont tout à fait différentes", a répondu à une question sur la répression le nouveau patriarche maronite, légèrement embarrassé.

" En Syrie, le président n'est pas comme quelqu'un qui, à lui seul, peut décider des choses. Il a un grand parti Baas qui gouverne. (Assad) lui, en tant que personne, est ouvert. Il a étudié en Europe. Il est formé à la manière occidentale. Mais il ne peut pas faire des miracles, lui, le pauvre".

" Nous, nous avons enduré le précédent régime syrien. Je n'oublie pas, je voudrais être objectif. Il (Bachar al-Assad) a commencé une série de réformes politiques. Il fallait donner plus de chance au dialogue interne. Plus de chance à soutenir les réformes nécessaires, mais éviter les violences et la guerre".

" Nous ne sommes pas avec le régime, mais nous craignons la transition", a reconnu Mgr Béchara Boutros Raï. "Nous devons défendre la communauté chrétienne. Nous aussi, nous devons résister."

Ainsi, à l’heure où le monde arabe est traversé par un vent de révolte, le patriarche maronite veut croire à la pérennité de l’exception libanaise. " Dans notre pays, chrétiens et musulmans ont scellé un pacte national. Le pouvoir est partagé à égalité, dans le respect de chaque religion. C’est pourquoi le modèle libanais est une nécessité au Proche-Orient. Beaucoup de chrétiens arabes voient notre système comme une espérance."

" Le conflit politique actuel au Liban touche d’abord la communauté musulmane, divisée entre sunnites et chiites. "Certes, nous en payons le prix économique et politique puisque ces tensions divisent parfois les chrétiens, qui choisissent l’un ou l’autre camp".

" Bien sûr, nous appuyons les réformes et la démocratie dans le monde arabe. Mais nous ne pouvons pas dire que nous soutenons tel ou tel système. Et si nous défendons les peuples syriens, irakiens ou égyptiens, notre préoccupation va aussi vers les minorités chrétiennes, qui paient souvent le prix de cette instabilité ," signale le patriarche.

Derrière ces révolutions, Mgr Béchara Raï craint que l’islamisme ne se substitue peu à peu aux dictatures déchues : " Le pire serait d’aller vers des régimes plus durs, de céder la place aux intégristes, aux fondamentalistes. N’oubliez pas que le système islamique domine le monde arabe, ici on ne connaît que la théocratie. Où est la démocratie, aujourd’hui, en Irak ? , lance-t-il.

Les minorités chrétiennes en Syrie (800.000 chrétiens, soit 4,1% de la population) vivent en bonne intelligence avec la minorité alaouite au pouvoir. L'immense majorité des 18 millions de Syriens sont sunnites.

Ce Patriarcat, qui compte 4 millions de fidèles dans le monde, constitue la principale communauté chrétienne du Liban, avec 800 000 fidèles et de nombreuses écoles, universités et hôpitaux qui reflètent l’enracinement des chrétiens dans la vie sociale du pays. (source : L'Orient-Le Jour)

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