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du 11 au 14 septembre 2011 (semaine 37)
 

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14 septembre 2011- Somalie
UN PEUPLE AFFAMÉ A LA RECHERCHE D'UN ÉTAT


L'évêque de Djibouti, dans une entrevue accordée à "Oasis", analyse les événements qui ont conduit à la famine un peuple à la recherche d'un État véritable en Somalie, ce que sont les perspectives qui sont les siennes pour les prochains mois.

" La famine est la conséquence directe du manque de pluies, dit Mgr Giorgio Bertin qui est aussi l'administrateur apostolique de Mogadiscio. D’après certaines statistiques, cela faisait 60 ans que nous n’avions pas connu une telle situation. Tous les pays de la Corne de l’Afrique vivent d’élevage nomade et d’agriculture ; il suffit qu’une ou deux saisons des pluies “sautent” pour rendre les populations extrêmement fragiles, étant donné qu’elles vivent de subsistance, jour après jour.

" Pendant les six prochains mois, même si les pluies d’octobre et de novembre seront au rendez-vous, il faudra continuer à envoyer des vivres alimentaires aux populations frappées par la famine.

" Et effet, la famine ne concerne pas seulement la Somalie, mais toute la Corne de l’Afrique : l’Érythrée, l’Éthiopie, Djibouti et des régions du Kenya et de l’Ouganda.

" La Somalie, et plus particulièrement le Centre-Sud, est la région la plus frappée parce qu’à la calamité naturelle s’ajoute aussi la calamité “humaine”, à savoir un pays qui vit depuis trente ans sans État, sans véritable autorité et souvent en conflit armé continuel : l’ensemble de ces facteurs explique cette situation dramatique.

" L’Église, à travers la Caritas, ne peut pas vraiment travailler directement : nous le faisons généralement à travers des “amitiés” et des organisations locales. Notre présence directe et ouverte dans un pays sans État qui est en proie à un conflit incité par les mouvements religieux radicaux n’est ni opportune ni possible.

" Pour cette raison, j’ai conseillé aux différentes Caritas de s’occuper des Somaliens dans les camps de réfugiés au Kenya et en Éthiopie tout en continuant ce qui se fait déjà au Nord de la Somalie (“République du Somaliland” et “Puntland”). Il y a des ONG d’inspiration catholique, surtout italiennes, qui à cause d’une “moindre représentativité” peuvent agir avec une plus grande agilité et des possibilités en plus : il faut les soutenir !

" L’Église somalienne a été victime dans les dernières décennies d’une terrible persécution qui a conduit au martyre plusieurs prêtres, religieuses et consacrées.

" Selon moi, persécution signifie quelque chose d’organisée par le pouvoir. Pour cette raison, j’ai rarement utilisé ce terme en parlant de nos martyrs de Somalie. C’est le manque d’État et donc d’une autorité qui a permis à des groupuscules ou des individus d’employer la religion pour tuer plusieurs personnes. N’oublions pas aussi les autres somaliens musulmans qui ont été assassinés pour les mêmes raisons.

" La présence physique chrétienne est réduite à presque rien, même s’il y a encore un petit nombre de chrétiens somaliens, mais qui doivent vivre clandestinement leur foi. Notre présence à ce moment passe surtout à travers l’action humanitaire : l’Église accompagne le peuple somalien comme elle le peut et avec les moyens qui sont les siens en ce moment.

" Dans cet accompagnement, il n’y a pas seulement l’aide matérielle, mais surtout le fait d’attirer l’attention du monde sur ce drame. Les somaliens surtout, avec la communauté internationale, doivent s’engager avec davantage de continuité pour trouver une solution. Le Pape actuel est intervenu à différentes reprises durant ces cinq dernières années en invitant les hommes de bonne volonté à ne pas abandonner la Somalie. (source : Oasis)


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