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du 11 au 14 septembre 2011 (semaine 37)
 

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14 septembre 2011-
EST-IL POSSIBLE AUX HOMMES DE PARDONNER...


Devant de nombreux ambassadeurs et à l’occasion de l'anniversaire des attaques du 11-septembre, le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, s'est interrogé : "Est-il possible aux hommes de pardonner ?"

Il présidait le dimanche 11 septembre, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, une messe à la mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001. Une célébration en faveur des familles des disparus et de toutes les victimes d’attentats terroristes, à laquelle s'était joint de nombreux ambassadeurs en poste à Paris et des représentants des diverses instances politiques, pour marquer leur solidarité avec le peuple américain.

" Est-il possible aux hommes de pardonner ?" , s’est interrogé l’archevêque de Paris, dans une homélie empreinte de compassion mais aussi de fermeté. " Comment pourrions-nous échapper à cette question quand nous pensons aux victimes du 11 septembre 2001 aux États-Unis d’Amérique et quand vient s’ajouter à la somme atroce des souffrances endurées la liste malheureusement jamais close des victimes du terrorisme international ?"

Or, pour le cardinal Vingt-Trois, nul n’est étranger à l’hostilité qui semble parfois prévaloir dans le monde : " Nous mesurons chaque jour dans notre vie personnelle, notre vie familiale et notre vie sociale que le pardon n’est pas un mouvement spontané".

" Le mouvement naturel du cœur humain est plutôt de chercher compensation, ou réparation, ou vengeance". Dès lors, a-t-il reconnu, le pardon des attaques « plus cruelles » nous paraît « hors de notre portée ».

Dans une société où "l’excitation de l’information est toujours à la recherche des polémiques", les efforts pour vivre en démocratie " risquent de se perdre dans une violence sociale, le plus souvent verbale, mais aussi hélas parfois physique ", a-t-il poursuivi, conscient que les actes de violence sont suscités à la fois « par la haine de l’autre » et « par le désir de faire parler de soi ».

Dès lors, estime le président de la Conférence des évêques de France, il est bon de rappeler des évidences qui "s’imposent devant des crimes aussi odieux" , mais "des évidences qui doivent aussi éclairer les comportements quotidiens qui risquent de banaliser l’horreur" dans la vie de nos sociétés.

Pour le cardinal André Vingt-Trois, la première de ces évidences est de répéter que " le recours délibéré à la violence n’est pas « une manière humaine et raisonnable de gérer les relations entre les peuples." Aucune tentative de raisonnement politique, insiste-t-il, ne peut "justifier cette pratique devant la raison humaine".

De plus, la « violation de la raison humaine » devient « blasphématoire quand elle use des arguments, qui sont dévoyés de la religion, pour justifier ses actes et motiver des auteurs pour ces actes de barbarie. Chaque fois qu’une religion se laisse entraîner "dans une légitimation de la violence, elle dénature et bafoue l’image du Dieu qu’elle annonce."

" Nous devons, au contraire, régler nos conduites sur la certitude que le respect de Dieu est indissociable du respect de l’homme, car c’est notre relation à Dieu qui donne à l’homme une valeur transcendante à toutes les causes," a-t-il conclu. (source : La Croix et CEF)


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