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du 15 au 17 septembre 2011 (semaine 37)
 

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17 septembre 2011- Chine
LES AUTORITÉS BLOQUENT LES COURS DU SÉMINAIRE


Début septembre, après les vacances d’été, les cours auraient dû reprendre au séminaire régional du Shanxi, mais les autorités interviennent dans son fonctionnement et bloquent la reprise des cours.

Le grand séminaire de Montecorvino, installé à Xiazhuang, dans le diocèse de Taiyuan, reçoit quelque 70 séminaristes qui s’y préparent au sacerdoce. Ils ont reçu instruction de rester chez eux dans l’attente d’une hypothétique reprise des cours, la direction du séminaire faisant l’objet d’un bras de fer entre les évêques qui ont la tutelle de l’établissement et les autorités locales, qui veulent maintenir en place un recteur démis de sa fonction par les évêques.

L’origine des difficultés que rencontre le séminaire de Montecorvino remonte à l’an dernier, lorsqu’en septembre 2010, le recteur alors en poste, le P. Peter Wu Junwei, apprécié de tous au sein de l’Eglise locale, avait été ordonné évêque du diocèse de Xinjiang (Yuncheng), dans le Shanxi.

Pour le remplacer, les évêques de la province avaient nommé le P. Anthony Chang Tongxi, un prêtre du diocèse de Taiyuan dont l’ordination remontait à 1989. Rapidement toutefois, le P. Chang, aujourd’hui âgé de 45 ans, n’a pas donné satisfaction, tant par sa conduite personnelle que par sa gestion des finances du séminaire qui ont laissé à désirer. Il lui a de plus été reproché de se montrer trop proche des autorités locales.

Le 18 juin dernier, à la faveur d’un conseil d’administration, Mgr John Huo Cheng, évêque de Fenyang et président du conseil d’administration du séminaire, a annoncé que le P. Chang était démis de ses fonctions, la décision étant à effet immédiat. Les séminaristes étaient mis en vacances d’office pour la durée de l’été. Trois évêques et deux administrateurs diocésains ont pris part à ce conseil d’administration.

Le Bureau des Affaires religieuses du Shanxi s’est alors saisi de l’affaire, affirmant que le conseil d’administration n’avait pas autorité à agir sans accord officiel et que ses décisions contrevenaient par conséquent aux règlements sur les affaires religieuses. Instruction a été donnée à Mgr Huo de revenir sur ses actes et d’annuler toutes les mesures prises concernant le séminaire.

L’évêque refusant d’obtempérer, les autorités ont décrété que les cours ne reprendraient pas début septembre.

Pour sa part, le P. Chang dément toute intervention des autorités dans cette affaire. « Je suis un prêtre catholique. J’obéis aux évêques. J’attends toujours que le conseil d’administration trouve une solution à cette situation et prenne une décision », a-t-il déclaré le 15 septembre.

Pour les séminaristes et leurs enseignants (le séminaire compte huit professeurs à temps plein et cinq à temps partiel) ainsi que pour les prêtres du Shanxi, la querelle qui se développe est « triste et dommageable ». Un ancien élève du séminaire, devenu prêtre, renvoie dos à dos les parties en présence. « Le P. Chang peut ne pas être très souple dans son management du séminaire ni très transparent en matière financière, mais la décision du conseil d’administration a sans doute été hâtive », estime-t-il, tout en déplorant l’intervention du gouvernement dans l’affaire, laquelle « ne fait que compliquer la situation ».

Déjà, sans attendre une éventuelle réouverture du grand séminaire régional, des étudiants suivent des cours dans leurs diocèses respectifs.

Pour un des responsables de l’Eglise dans le Shanxi, le gouvernement se doit d’autoriser la réouverture du séminaire : " Ce sont là des affaires qui ne regardent que l’Eglise"

Après avoir été fermé pendant près de soixante ans, le grand séminaire, qui dépend du diocèse de Taiyuan, a rouvert ses portes en 1985, avant de déménager en 2000 dans les locaux qu’il occupe actuellement à Xiazhuang, un quartier de la ville de Taiyuan. (source : Mepasie)


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