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du 15 au 17 septembre 2011 (semaine 37)
 

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17 septembre 2011-
LE PAPE ACCUSÉ DE CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ


Une association américaine de victimes de pédophilie et un groupe belge ont déposé une plainte, contre le Pape pour "crimes contre l'humanité", se fondant sur le lien hiérarchique entre Rome et les prêtres mis en cause.

Les évêques et le Saint-Siège sont sommés de rendre des comptes. Le combat mené par les victimes d'abus sexuels commis par des prêtres est ainsi en train de changer de dimension.

Le 13 septembre dernier, une importante association américaine regroupant 10.000 de ces victimes, la SNAP ("Survivors Network of Those Abused by Priests"), a déposé une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le Pape et trois autres responsables de l'Église catholique pour "crimes contre l'humanité".

Ses responsables, assistés par des avocats de l'ONG américaine "Center for Constitutional Rights", ont présenté une "requête de déclaration de compétence juridictionnelle" auprès de la CPI. Ils accusent Benoît XVI, mais aussi le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État, le cardinal Angelo Sodano (son prédécesseur, aujourd'hui doyen du Collège des cardinaux), et le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, d'"avoir toléré et rendu possible le camouflage systématique et largement répandu de viols et crimes sexuels contre des enfants dans le monde entier".

Des membres de la SNAP venant d'Allemagne, des États-Unis, des Pays-Bas et de Belgique,  quatre pays touchés par le scandale pédophile dans l'Église, sont allés à La Haye, où siège la CPI, demander l'ouverture des poursuites à leur endroit, invoquant "leur responsabilité directe en tant que supérieurs hiérarchiques".

Les États-Unis n'étant pas signataires du traité fondateur de la CPI, la recevabilité de la plainte semble loin d'être assurée. De plus, le Saint-Siège a toujours récusé un lien de subordination direct entre le Pape et les prêtres, insistant sur la responsabilité des évêques.

Au Vatican, l'annonce de la plainte n'a suscité aucun commentaire. Benoît XVI, à plusieurs reprises, a exprimé sa honte et demandé pardon, prônant la tolérance zéro à l'égard des pédophiles. Le pape a demandé aux évêques du monde entier, juridiquement responsables de leurs prêtres, une pleine collaboration avec les instances judiciaires pénales.

Dans le même temps, un groupe de victimes d´abus sexuels belges a déposé, le 16 septembre, une plainte collective contre la Conférence des évêques de Belgique et le Saint-Siège devant le tribunal civil de première instance de Gand.

Selon les avocats des plaignants, l´objectif de la plainte est de faire reconnaître la responsabilité des évêques belges, de l´Eglise belge et du Saint-Siège dans ces affaires d´abus sexuels. Actuellement, quelque 70 personnes ont déclaré avoir été victimes d´abus sexuels au sein de l´Eglise. Selon la presse belge, ils demanderaient des dédommagements de 10,000 euros par personne.

Déposée une première fois en juin, l´affaire avait été reportée, car le dossier devait être renvoyé devant une chambre composée de trois juges. Même si, en mai déjà, l´Eglise de Belgique avait annoncé sa disponibilité à payer des dommages aux victimes d´abus sexuels de la part du clergé, ses avocats estiment que cette assignation en justice n´est pas valide. Ils demandent que la convocation soit déclarée nulle.

Il ne semble en effet guère possible d´établir un lien de causalité directe entre l´attitude du Vatican ou de l´Eglise belge dans son ensemble, et les dommages subis par les victimes d´abus sexuels. Entrer dans une telle démarche risque d´éveiller de fausses attentes chez les victimes, notent les avocats.

L´Eglise belge est secouée depuis plus d´un an par des affaires de pédophilie. Un des cas les plus graves est celui de l´ancien évêque de Bruges. Il a avoué avoir abusé de deux de ses neveux pendant plusieurs années. (source : Apic et KNA)


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