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du 22 au 24 septembre 2011 (semaine 38)
 

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24 septembre 2011- Birmanie
CONTRIBUER AU DÉVELOPPEMENT DU PAYS


Réunis le 21 septembre dans le cadre de la Journée internationale de la paix, les principaux responsables des Eglises chrétiennes ont dit leur volonté de s’impliquer plus étroitement dans les changements que vit actuellement leur pays.

La rencontre, organisée à l’initiative des dirigeants chrétiens eux-mêmes, a pris un tour œcuménique, les chrétiens en Birmanie formant une minorité de 4 % environ de la population répartis entre catholiques (un quart des chrétiens) et protestants (trois quarts des chrétiens et de nombreuses dénominations).

Rassemblés dans la cathédrale anglicane de la Sainte-Trinité à Rangoun, une centaine de responsables d’Eglises, prêtres, religieuses et laïcs ont prié ensemble et évoqué la situation politique.

Mgr Charles Bo, archevêque catholique de Rangoun, a plaidé pour un rôle accru des religions en général et des Eglises chrétiennes en particulier dans la construction de la nation et l’évolution des institutions vers plus de démocratie. "Les dirigeants du pays ne doivent pas hésiter à faire appel aux responsables religieux pour que tous unissent leurs forces en politique afin d’améliorer la situation dans notre pays et y construire une paix durable », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il « fallait donc que les responsables du pays se mettent à l’écoute des responsables religieux".

Présidente du Conseil des Eglises du Myanmar (Myanmar Council of Churches), structure réunissant les principales dénominations protestantes du pays, Yin Yin Maw a appelé à la prière pour la paix dans le pays. Selon elle, les chrétiens "ne doivent pas rester isolés car le pays est en train de changer"... "Nous estimons que les développements récents sont positifs mais trop lents, sans toutefois que nous puissions dire dans quelle direction vont les choses", a-t-elle précisé.

Depuis la reprise du dialogue entre l’opposante Aung San Suu Kyi et le gouvernement en place, les dirigeants des Eglises chrétiennes observaient en effet un silence prudent ou ne s’exprimaient que sous le sceau de l’anonymat pour dire leur attentisme, voire leur scepticisme face aux velléités de réforme exprimées par l’équipe au pouvoir à Naypyidaw. L’opposante birmane multipliant les appels à « la réconciliation nationale », les responsables chrétiens, dans un pays où les chrétiens se trouvent principalement parmi les minorités ethniques, estiment qu’ils doivent d’une manière ou d’une autre être associés à la manière dont l’avenir de leur pays se dessine.

Concrètement, les événements semblent s’accélérer en Birmanie, même si nul ne se hasarde encore à prédire jusqu’où pourraient aller les changements en cours. Ainsi, Aung San Suu Kyi, qui semble disposer d’une liberté de mouvement de plus en plus grande, voit ses contacts se multiplier avec le gouvernement.

En fait, les limites au changement sont encore très sensibles. Le 14 septembre, un journaliste de 21 ans, Sithu Zeya, travaillant secrètement pour Democratic Voice of Burma, un média de la diaspora en exil, a été condamné à dix-huit ans de prison pour « diffusion d’informations préjudiciables à la sécurité de l’Etat ».

Le 13 septembre, dans son rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde, le département d’Etat américain dénonçait "le maintien en détention de centaines de moines bouddhistes suite à la répression des manifestations pour la démocratie de 2007".

" Le gouvernement favorise le développement du bouddhisme Theravada au détriment de toute autre forme de bouddhisme et des autres religions, particulièrement au sein des minorités ethniques (…). Pour les chrétiens, il est toujours très difficile d’obtenir des autorisations pour restaurer ou construire des lieux de culte. Le régime continue de surveiller et de restreindre les activités des musulmans (…) », pouvait-on encore lire dans le rapport, dont les conclusions plaçaient à nouveau la Birmanie sur la liste des « pays particulièrement préoccupants en matière de liberté religieuse". (source : Mepasie)


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