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du 22 au 24 septembre 2011 (semaine 38)
 

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24 septembre 2011- Allemagne
BENOÎT XVI RENCONTRE LA COMMUNAUTÉ JUIVE

Devant une quinzaine de responsables de la communauté juive allemande, Benoît XVI a affirmé que le dialogue avec les juifs était valable "pour l´Eglise catholique tout entière". Dans l´Eglise, nul ne peut renoncer au dialogue avec les juifs.

Devant des responsables juifs rassemblés dans une salle du Bundestag, le pape a ainsi souhaité évoquer "avec grande appréciation (...) le dialogue de l´Eglise catholique avec le judaïsme, un dialogue qui s´approfondit". Et Benoît XVI d´assurer aussitôt que l´Eglise ressent une grande proximité avec le peuple juif.

Dans son discours d'accueil, le président du Conseil central des juifs d´Allemagne avait fait part de son opposition à la béatification de Pie XII (1939-1958). Dieter Graumann avait aussi mis en garde l´Eglise catholique face à un éventuel retour dans la pleine communion avec Rome des fidèles lefebvristes, évoquant leur fondamentalisme et leur antisémitisme.

Des propos prononcés alors que Rome a récemment tendu la main aux fidèles de la Fraternité Saint-Pie X, qui s´oppose en particulier au dialogue avec les autres religions.

"Avec la déclaration "Nostra aetate" du Concile Vatican II, on a commencé à parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d´amitié", a alors rappelé le pape, reprenant une expression du discours qu´il avait prononcé à la synagogue de Rome (Italie) le 17 janvier 2010. "Ceci vaut pour l´Eglise catholique tout entière, dans laquelle le bienheureux Jean Paul II s´est engagé de façon particulièrement vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin", a aussitôt précisé le pape.

A la synagogue de Cologne, il y a six ans, au cours de laquelle le Rabbin Teitelbaum avait "parlé de la mémoire comme de l'une des bases indispensables à un avenir pacifique."

Et, ce 22 septembre,Benoît XVI en fait mémoire. " Aujourd'hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d'une mémoire effroyable. C'est ici que fut projetée et organisée la Shoah, l'élimination des citoyens juifs de l'Europe. Avant la terreur nazie, environ un demi million de juifs constituait une composante stable de la société allemande. Après la deuxième guerre mondiale, l'Allemagne fut considérée comme le Pays de la Shoah où, au fond, on ne pouvait plus vivre. Au début il n'y eut pratiquement aucun effort pour reconstituer les anciennes communautés juives... Beaucoup d'entre elles voulaient émigrer et se construire une nouvelle vie, principalement aux Etats-Unis ou en Israël.

"En ce lieu, il faut aussi rappeler le pogrom de la Nuit de Cristal (9 - 10 novembre 1938). Peu de gens perçurent toute la portée de cet acte comme le perçut le prévôt du Chapitre berlinois, Bernhard Lichtenberg qui, de la chaire de la cathédrale Sainte.Hedwige, cria: La synagogue qui est en flammes est aussi une maison de Dieu!.

Le régime de terreur du national-socialisme se fondait sur un mythe raciste, dont faisait partie le refus du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus-Christ... Adolf Hitler était une idole païenne, qui entendait remplacer le Dieu biblique, Créateur et Père de tous les hommes.

Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l'homme. A la fin de la guerre, les images atroces provenant des camps d'extermination ont révélé ce dont est capable l'homme qui refuse Dieu, et le visage que prend un peuple rejetant Dieu".
 
Saluant ensuite le renouveau récent du judaïsme allemand et la nouvelle vigueur de la communauté juive, "très active dans l'intégration des émigrés d'Europe orientale", Benoît XVI a rappelé que, depuis la déclaration conciliaire Nostra Aetate, l'Eglise catholique a pris irrévocablement la voie "du dialogue, de la fraternité et de l'amitié.

"A côté de ces louables initiatives, il me semble -a poursuivi le Saint-Père- que les chrétiens doivent prendre de plus en plus conscience de leur affinité profonde avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir de fracture dans l'avènement du salut, d'autant que ce dernier vient justement des juifs.

Si on envisage le conflit de Jésus avec le judaïsme de son temps de manière superficielle, comme une rupture avec l'Ancienne Alliance, on le réduit à une idée de libération qui considère la Torah comme l'observance servile de rites et de prescriptions. Le Discours sur la montagne n'abolit pas la Loi mosaïque, mais en révèle les potentialités cachées, faisant émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie...au plus profond du cœur, où l'homme choisit entre le pur et l'impur, où se développent la foi, l'espérance et l'amour".
 
"Le message d'espérance que les livres de la Bible hébraïque et de l'Ancien Testament chrétien transmettent, a été assimilé et lu par les juifs et les chrétiens de manière différente. Après des siècles d'opposition, nous reconnaissons avoir le devoir de faire une nouvelle lecture des écrits bibliques, que celle des chrétiens et celle des juifs dialoguent entre elles, pour comprendre correctement la volonté et la parole de Dieu. Dans une société toujours plus sécularisée, ce dialogue doit renforcer la commune espérance en Dieu, sans laquelle la société perd toute humanité".(source : VIS)
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