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du 22 au 24 septembre 2011 (semaine 38)
 

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24 septembre 2011- Allemagne
IL EXISTE ENTRE NOUS UNE RÉELLE COMMUNION

Après Berlin, Benoît XVI a rejoint Erfurt, capitale de la Thuringe, où il a rencontré le Conseil de l'Église évangélique en Allemagne, se rejoignant autour du réformateur Martin Luther.

Avant cette rencontre, il avait visité la cathédrale Sainte-Marie où Martin Luther, père de la Réforme protestante, fut ordonné prêtre en 1507.

Après un moment de prière devant le Saint-Sacrement et les reliques de saint Boniface qui érigea le premier diocèse d’Erfurt en 742, le pape a quitté la cathédrale pour se rendre à l’Augustinerkloster d’Erfurt, l’ancien couvent des Augustins où Luther fut religieux de 1505 à 1511.

Dans son accueil, le pasteur Nikolaus Schneider, président de l´EKD, entouré des
15 représentants du Conseil de l’Eglise évangélique, a énuméré quelques points communs entre les Eglises "amicalement différentes" de Rome et celles issues de la Réforme. Pour lui, toutes doivent néanmoins construire et oser accomplir de nouveaux pas concrets en direction d´une plus grande communauté.

Puis le Pape a rappelé les principales étapes de la vie de Martin Luther qui fut ordonné prêtre en 1507 dans l’ordre de saint Augustin et cette question qui « lui pénétrait le cœur » : « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? ».

« Que cette question ait été la force motrice de tout son chemin, me touche toujours à nouveau », a affirmé Benoît XVI. « Qui, en effet, se préoccupe aujourd’hui de cela, même parmi les chrétiens ? ».

" La faim et la pauvreté pourraient-elles dévaster autant de parties entières du monde si, en nous, l'amour de Dieu et, à partir de lui, l'amour pour le prochain, pour les créatures de Dieu, les hommes, étaient plus vivants?... Non, le mal n'est pas une bagatelle. Et il ne pourrait être aussi puissant si nous mettions vraiment Dieu au centre de notre vie.... Quelle est la position de Dieu à mon égard, et comment je me situe moi face à lui?

" Cette question brûlante de Martin Luther doit redevenir, certainement sous une forme nouvelle, notre question".

" Mais qu'a à voir tout cela avec la situation œcuménique? Tout cela n'est peut-être seulement qu'une tentative d'éluder, avec tant de paroles, les problèmes urgents dans lesquels nous attendons des progrès pratiques, des résultats concrets ? A ce sujet, je réponds : la chose la plus nécessaire pour l'œcuménisme est par-dessus tout que, sous la pression de la sécularisation, nous ne perdions pas presque par inadvertance les grandes choses que nous avons en commun, qui en elles-mêmes nous rendent chrétiens et qui sont restées comme don et devoir.

" C'était l'erreur de l'âge confessionnel d'avoir vu en majeure partie seulement ce qui sépare, et de ne pas avoir perçu de façon existentielle ce que nous avons en commun dans les grandes directives de l'Ecriture et dans les professions de foi du christianisme antique. Le grand progrès œcuménique des dernières décennies est que nous nous soyons rendu compte de cette communion et que nous pouvons la reconnaître comme notre fondement impérissable".

Après avoir évoqué les courants évangéliques nouveaux, il poursuivi : "Devant une forme nouvelle de christianisme, qui se diffuse avec un immense dynamisme missionnaire, parfois préoccupant dans ses formes, les Églises confessionnelles historiques restent souvent perplexes. C'est un christianisme de faible densité institutionnelle, avec peu de bagage rationnel et encore moins de bagage dogmatique et aussi avec peu de stabilité.

" Ce phénomène mondial nous place tous devant la question de savoir ce qu'est cette nouvelle forme de christianisme... Qu'est-ce qui demeure valable, peut ou doit être changé, par rapport à la question de notre choix fondamental dans la foi...

"Le second défi pour la chrétienté tout entière est la sécularisation du monde, dans lequel nous devons vivre et témoigner aujourd'hui notre foi. L'absence de Dieu dans notre société se fait plus pesante, l'histoire de la Révélation...semble reléguée dans un passé qui s'éloigne". Voilà pourquoi "la foi doit être repensée et surtout vécue d'une manière nouvelle... Si l'édulcoration de la foi ne peut pas nous venir en aide, la tâche centrale est de la vivre entièrement au quotidien.

" C'est une tâche œcuménique centrale. En cela nous devrions nous entraider à croire de façon plus profonde et plus vivante. Ce ne seront pas les tactiques qui nous sauveront, qui sauveront le christianisme, mais une foi repensée et vécue d'une façon nouvelle, par laquelle le Christ, et avec lui le Dieu vivant, entre dans notre monde.

Le
Conseil de l'Eglise évangélique en Allemagne regroupe 22 Eglises luthériennes et compte plus de 24 millions de fidèles (30% de la population allemande). (source : VIS)
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