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du 25 au 27 septembre 2011 (semaine 39)
 

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27 septembre 2011- Syrie
INVITÉ A UNE SEMAINE DE JIHAD SPIRITUEL

Le monastère de Mar Moussa al-Habachi, en Syrie a lancé un appel pour une semaine de jihad spirituel, par le jeûne, la prière et la sakina, la paix de l’âme inspirée par Dieu,"pour la réconciliation entre les enfants de la Syrie, notre mère."

" Du vendredi 23 au vendredi 30 septembre, la Communauté de Deir Mar Moussa al-Habachi, dans la montagne de Nebek, a l’intention de consacrer huit jours de jeûne, de prière et de sakina, pour implorer du Dieu Très-Haut, Père des Miséricordes, la grâce de la réconciliation entre citoyens, sur la base d’un choix commun pour la non-violence, en tant que seule méthode pouvant garantir une réforme durable, sans glisser vers la guerre civile et le cercle vicieux de la vengeance."

Elle en donne la raison : " Le Pape a dit à propos de la situation en Syrie, le dimanche 7 août dernier : « Je suis avec une vive préoccupation les dramatiques et croissants épisodes de violence en Syrie, qui ont provoqué de nombreuses victimes et de graves souffrances. J’invite les fidèles catholiques à prier, afin que l’effort pour la réconciliation prévale sur la division et sur la rancœur. Je renouvelle en outre aux autorités et à la population syrienne un appel pressant, afin de rétablir aussi vite que possible la coexistence pacifique et de répondre de manière adéquate aux aspirations légitimes des citoyens, dans le respect de leur dignité et pour le bien de la stabilité dans la région".

" Nous vous invitons à ces jours de jeûne, de prière et de sakina, lance l'appel de la communauté, parce que notre prise de position ne peut se concrétiser sans ascèse, sans pratique du détachement envers tout intérêt particulier qui ne s’accorderait pas avec l’intérêt général », lit-on dans le communiqué. « Ce seront des jours de rencontre et d’échange, dans le calme et le respect pour la dignité de tout individu et de ses opinions ».

" Notre pays est blessé, relève la communauté de Mar Musa,et les âmes sont pleines de ressentiment et de peur de l'autre. Chacun considère l’autre comme un danger pour sa communauté, comme un ennemi du pays, et il lui est difficile de le voir comme un être humain semblable à lui, qui a les mêmes droits et la même dignité, même s’il les a lui-même dénaturés ». Et tout cela, estime-t-elle, ne peut que conduire à une « grande disparité dans l’évaluation des événements ».

" L’extrémisme nous emporte, annulant la possibilité d’un accord national dans la sphère de la vie sociale commune. Il pousse les gens à la division, jusqu’à l’intérieur d’une même maison, d’un même monastère. Il finit plus ou moins, d’une manière ou d’une autre, par justifier en chacun d’entre nous la violence du camp auquel il croit appartenir ».

" Comment sortir de ce tourbillon meurtrier, qui déforme notre humanité à tous ? », s’interroge alors la communauté de Mar Musa. « Comment réaliser, en faveur de tous, les réformes que certains veulent d'une part, tout en conservant de l'autre, les bons côtés du passé, auxquels d’autres tiennent ? Comment le dialogue peut-il advenir, entre deux côtés qui se considèrent mutuellement comme des menteurs, des ennemis de la patrie, de l’humanité ? ».

Selon la communauté, " il existe des portes pour la réconciliation, même si elles sont l'objet de dialogue et de négociation », comme celles de « la liberté d’expression et de presse », celle du « désir de l’homme d’atteindre un niveau de conscience qui lui permette de résoudre ses conflits sans violence, à n'importe quel moment et dans la grande majorité des situations ».

C’est pourquoi, insiste la communauté, «" nous refusons tout projet d’intervention armée étrangère, de même que nous refusons toute escalade terroriste interne, et que nous récusons la violence pour réprimer le mouvement pacifique de revendication démocratique ».

Sur son site, le monastère donne aussi à chacun la possibilité de suivre avec lui, ce jihad spirituel "pour implorer le miracle de la réconciliation".

" Le 25 septembre, musulmans et chrétiens, nous nous sommes retrouvés dans l’église du monastère pour une réunion spirituelle. Nous avons lu la Genèse (pardon de Joseph à ses frères, de Jacob à ses fils) et le Coran (récit parallèle dans la sourate de Joseph)."

" Nous avons ensuite lu quelques pages d’une conférence du Cheikh Jawdat Sa’id, prise du livre « La retraite dans les religions ». Là encore, le thème central était la force du pardon, et le fait que son existence est une preuve du progrès humain."

" Le 26 septembre, nous avons lu dans l’église l’Evangile (Luc 6, les Béatitudes) et le Coran (Al Hajrât, 9-11). Après cela, nous avons lu un texte d’une conférence du Cheikh Jawdat Sa’id, extrait du livre « L’expérience spirituelle et le progrès social »

" Dans un débat avec le Cheikh Mohammad Sa’id Ramadan al Bouti. Bouti disait : « il y a Dieu, et il n’y a rien d’autre ». Et Jawdat Sa’id répondait : « Non, il y a Dieu et il y a l’Homme, celui qui ne voit pas l’Homme ne voit pas Dieu ».

" Jawdat Sa’id représente l’Islam, il représente la religion, il représente l’humanité dans son image la plus élégante. C’est un homme qui ne ressemble pas beaucoup à notre époque. Car il appartient au temps de l’espoir, de l’espérance, de l’humanité. Nous souhaitons être en route vers ce temps et Jawdat Sa’id est un des plus grands modèles sur cette route." (source : Deir Mar Musa)


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