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27 septembre 2011- Syrie
UN SOMMET ISLAMO-CHRÉTIEN A BEYROUTH
Le lundi 26 septembre s’est ouvert à Beyrouth un sommet islamo-chrétien sur la question de la place des chrétiens en Syrie. Il se déroulera à huis-clos dans les locaux du grand mufti du Liban, le cheikh Mohammed Rashid Kabbani.
La délégation syrienne est notamment composée du grand mufti de Damas, Ahmad Hassoun, et du patriarche grec catholique, Gregorios III Laham.
À l’ordre du jour : l'avenir des chrétiens de Syrie en cas d'un éventuel changement de régime à Damas. Car la répression de la protestation civile continue en divers endroits dans le pays, avec des morts et des arrestations. Cette réunion de Beyrouth veut être essentiellement une réunion religieuse où se retrouvent des chrétiens et des musulmans pour réfléchir sur la situation en Syrie, non seulement sous "l'aspect de la convivialité", mais surtout afin de comparer les positions des diverses confessions.
L'initiative répond à la rumeur que la présence des chrétiens au Moyen-Orient, en particulier en Syrie, serait sérieusement menacée par un changement de régime à Damas et d'un leadership islamiste. De nombreuses personnalités musulmanes, dont le recteur de l'université Al Azhar, au Caire, s'élèvent d'ailleurs contre cett emenace.
La semaine dernière, la presse libanaise avait publié des informations provenant de sources anonymes «proches du patriarcat maronite», selon laquelle le président français, Nicolas Sarkozy, avait dit au patriarche Béchara Rai Boutros, lors de sa récente visite à France, que les chrétiens n'ont plus leur place dans le Moyen-Orient et qu'ils devraient tous émigrer vers l'Europe.
Ces rumeurs ont été formellement démenties par la Présidence de la République française. Au contraire, l'Élysée a déclaré que, lors de cette rencontre le président Nicolas Sarkozy et le patriarche ont insisté sur l'importance de la présence chrétienne au Moyen-Orient dans une perspective régionale de paix.
Malgré ce rectificatif, la presse syrienne a continuer de publier de telles informations sur les prétendues déclarations du président Sarkozy au patriarche.
Entre temps et
en préparation d'une réunion de la hiérarchie catholique en Syrie, la première après les événements du 15 mars, (celle prévue en avril ayant été annulée), il était souhaitable que soit adoptée une position ecclésiale commune sur la situation.
Jusqu'à présent, les membres de l'épiscopat catholique en Syrie qui ont parlé ont exprimé leur soutien pour le régime, même si dans certains cas, ils l'accompagnaient d'une demande que soient considérées les revendications de la population. Car, soulignent les évêques, le devoir de l'Eglise est pour promouvoir la dignité humaine, l'égalité civique entre tous les citoyens et entre l'homme et les femmes, le respect des libertés fondamentales, la séparation entre Etat et religion, le rejet de la violence, etc. et tout cela sans s'engager en faveur d'aucun parti politique.
Il est à noter que, dans le même temps, l’ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton, a tenu à rassurer sur l’état des relations entre la France et l’Église maronite, à l’issue d’une rencontre avec le patriarche maronite Bechara Raï, le mercredi 21 septembre à Bkerké, siège du Patriarcat.
En effet, au
cours de sa récente visite en France, Mgr Béchara Raï, patriarche d’Antioche des maronites, avait provoqué l’étonnement en estimant que le Hezbollah ne devait pas immédiatement désarmer et appelait à donner « plus de chance à Bachar Al Assad » en Syrie. Des propos qui avaient également provoqué la polémique au Liban.
Dans un communiqué publié après sa rencontre avec le patriarche, l’ambassadeur de France au Liban a souligné que « la polémique qui a suivi la visite du patriarche en France est regrettable n’aurait pas dû avoir lieu ». « Dans tous les cas, cette controverse n’aura aucune influence sur les liens solides qui unissent la France à l’Église maronite et au Liban ».
Mgr Raï était venu en France du 3 au 11 septembre à l’invitation de Nicolas Sarkozy, le président français voulant maintenir une vieille coutume qui veut que tout patriarche maronite nouvellement élu effectue une visite officielle en France afin de « renouveler les liens d’amitié, de solidarité et de coopération franco-maronites et franco-libanais ». (source : L'Orient-Le Jour)
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