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du 28 septembre au 1 octobre 2011 (semaine 39)
 

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1 octobre 2011- Népal
TOUTES LES MINORITÉS CONDAMNENT CET ASSASSINAT


A Katmandou, un éminent représentant de la communauté musulmane a été tué par balles, le26 septembre, déclanchant de violentes manifestations de colère dans la capitale et la condamnation unanime des minorités religieuses du pays.

" Nous ne cèderons pas à la peur," déclarent-elles. Alors que la laïcité de l’Etat est en train d’être débattue au Parlement, Faizan Ahamad Ansari, secrétaire général de l’Islamic Sangh Nepal, a été abattu par deux personnes non identifiées, dans l’une des rues les plus sécurisées du centre de la capitale népalaise, à quelques mètres seulement d’un commissariat de police et de la mosquée de Ghantaghar, où il avait assisté à la prière.

Il est décédé peu après son arrivée au Bir Hospital, ayant reçu au moins 14 balles. Agé d'une quarantaine d'années, il était père de trois enfants.

Selon les premiers rapports de police rendus publics ce 27 septembre, il aurait reçu au moins 14 balles. Les deux assaillants ne semblent pas avoir eu de difficulté à se fondre dans la foule, dissimulés sous des imperméables, vêtements habituels en pleine mousson.

Bien qu’à l’heure actuelle, le meurtre n’ait pas été revendiqué, les minorités religieuses du Népal soupçonnent fortement les groupes hindouistes qui, ces derniers mois, ont multiplié les attentats contre les chrétiens et les musulmans, accentuant encore davantage leurs menaces depuis que l’inscription de la laïcité de l’Etat dans la future Constitution du Népal est en discussion au Parlement.

Condamnant unanimement le meurtre de Faizan Ahamad Ansari, les représentants des organisations interreligieuses et les responsables catholiques, protestants, hindous, bouddhistes et baha’is n’ont pas manqué de souligner le parallélisme entre la recrudescence des attaques et le débat sur la laïcité.

« C’est avec la plus grande fermeté que nous condamnons cet acte, a déclaré Mgr Narayan Sharma, évêque protestant. Nous sommes d’autant plus profondément touchés par ce drame qu’il ne semble pas être un cas isolé, mais nous ne nous laisserons effrayer par aucune de ces tentatives pour semer la terreur alors qu’est en train de s’établir un Etat laïque. »

L’Eglise catholique au Népal a fait une déclaration le jour même, assurant la famille de sa compassion et l’ensemble de la communauté musulmane de sa prière. " Nous offrons toute notre sympathie à la minorité religieuse musulmane. Il est très triste que puisse se produire ici une chose pareille ; qu’un simple musulman se fasse abattre devant un poste de police, après être revenu de la prière. Les personnes appartenant à des minorités religieuses, dont les chrétiens, deviennent des cibles faciles si la police n’est pas capable de les protéger."

La police népalaise, qui reçoit depuis l’incident les plus vives critiques, a expliqué publiquement qu’il ne lui avait pas été possible d’intervenir parce que la fusillade s’était produite dans un angle mort des caméras de surveillance. Le responsable du commissariat à quelques pas duquel le leader musulman a été assassiné a été immédiatement muté par ordre du ministère de l’Intérieur au quartier général de la police de Katmandou, une sanction qui a été perçue par beaucoup comme une tentative maladroite du gouvernement pour dissimuler sa confusion.

Selon les estimations officielles, la communauté musulmane du pays représente environ 4,2 % des quelque 29 millions d’habitants du Népal. (source : Mepasie)


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