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du 28 au 30 septembre 2011 (semaine 39)
 

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1 octobre 2011- Palestine
LA CRÉATION DE LÉTAT PALESTINIEN

Au nom du Saint-Siège, Mgr Mamberti a reconnu le droit des Palestiniens à avoir leur propre Etat, rappelant avec force que pour avoir la paix, « il faut savoir adopter des décisions courageuses ».

Le secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les Etats est intervenu le 27 septembre au cours de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale de l’Onu à New-York. Dans un long discours, il est aussi revenu sur les défis d’ordre humanitaire auquel le monde est confronté, et sur des thèmes comme la liberté religieuse et la crise économique et financière.

Il
a affirmé que le Saint-Siège plaçait cette reconnaissance dans la perspective des tentatives de trouver une solution définitive, avec l'appui de la communauté internationale, à la question déjà abordée par la résolution 181 de l'ONU de 1947. Cette résolution de l'Assemblée générale des Nations unies recommandait alors le partage de la Palestine en un Etat juif, un Etat arabe, et avec la zone de Jérusalem sous régime international particulier.

Ce document fondamental pose la base juridique pour l'existence de deux Etats, d'après Mgr Mamberti. "L'un d'entre eux a déjà vu le jour, alors que l'autre n'a pas encore été constitué, bien que près de 64 ans se soient passés". "Le Saint-Siège est convaincu que, si on veut la paix, il faut savoir adopter des décisions courageuses", a-t-il poursuivi.

" Que les organes compétents des Nations unies prennent une détermination qui aide à mettre en oeuvre effectivement l'objectif final, c'est-à-dire la réalisation du droit des Palestiniens à avoir leur propre Etat indépendant et souverain et du droit des Israéliens à la sécurité, les deux Etats étant munis de frontières reconnues internationalement".

Dans sa longue intervention, le chef de la diplomatie vaticane a évoqué plusieurs autres questions comme le commerce des armes, le Printemps arabe en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la crise économique, la sauvegarde de l'environnement ou encore la juste interprétation du principe de la "responsabilité de protéger".

Enfin, Mgr Dominique Mamberti a longuement évoqué la question du respect de la liberté religieuse, en y voyant "la voie fondamentale pour la construction de la paix, la reconnaissance de la dignité humaine et la sauvegarde des droits de l'homme".

Devant les 193 Etats membres, le diplomate du Saint-Siège a déploré une augmentation de l'intolérance pour motifs religieux, ajoutant que "malheureusement on constate que les chrétiens sont actuellement le groupe religieux qui subit le plus grand nombre de persécutions à cause de sa foi".

Mgr Mamberti a lancé un appel aux autorités et aux chefs religieux afin que soient adoptées des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses, là où elles sont menacées, réaffirmant que les chrétiens étaient des citoyens au même titre que les autres.

Il a fait remarquer que, dans certains pays où l'on accorde une grande importance au pluralisme et à la tolérance, on tend paradoxalement à "considérer la religion comme un facteur étranger à la société moderne ou voire même déstabilisant, en cherchant par divers moyens à la marginaliser et à en empêcher toute influence dans la vie sociale".

En fin il a lancé un appel aux autorités et aux responsables religieux « afin que soient adoptées des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses, là où elles sont menacées », réaffirmant que les chrétiens étaient « des citoyens au même titre que les autres ».

Cette dernière précision n’est pas anodine, la traditionnelle prudence diplomatique du Saint-Siège dans la région étant motivée par l’incertitude, surtout après le « printemps arabe », sur le destin réservé aux minorités chrétiennes du MoyenOrient. Rome redoute qu’ils ne soient pris pour boucs émissaires, désignés comme complices d’ingérences occidentales.

Depuis la visite de Benoît XVI, le 13 mai 2009, les Palestiniens savent qu’ils peuvent, sur le fond, compter sur le soutien de Rome qui, en février 2000, a reconnu l’Autorité palestinienne. Lors de sa visite, le Pape, dont le convoi avait franchi le mur de séparation, avait assuré le soutien du Saint-Siège à « une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l’intérieur de frontières reconnues au niveau international ».

Si, comme cela semble probable pour certains observateurs auprès de l'ONU, l’OLP pourrait se voir proposer un statut proche… de celui du Saint-Siège, lui-même reconnu comme « État non membre », disposant d’une « mission permanente d’observation au siège de l’ONU », sans droit de vote. Ce statut était celui de la Confédération helvétique jusqu’à sa pleine adhésion en 2002. Ce qui représenterait une avancée par rapport au statut actuel de l’OLP, reconnue par l’ONU comme « entité » . (source : Service de presse du Vatican)


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