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du 2 au 5 octobre 2011 (semaine 40)
 

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5 octobre 2011- Sri Lanka
QUE LES PERSONNES DÉPLACÉES RETROUVENT LEURS VILLAGES

Si le gouvernement sri-lankais, sous la pression internationale, vient d’annoncer très officiellement la fermeture prochaine des derniers camps de personnes déplacées, il leur refuse d’être réinstallées dans leurs villages d’origine.

L’Eglise catholique et les ONG comme les « Internally Displaced Persons » (IDPs) dénoncent le fait qu’il leur est refusé d’être réinstallés dans leurs villages d’origine. Elle lancent un appel à la communauté internationale pour la réinstallation des déplacés dans leurs villages.

Le gouvernement de Colombo, qui fait face depuis la fin de la guerre civile en mai 2009 à de sévères critiques concernant sa gestion de la réhabilitation des réfugiés, a annoncé il y a quelques jours la construction d’un gigantesque « village » à Kombavil, dans le district de Mullaitivu, destiné à accueillir tous les civils tamouls déplacés qui vivent depuis plus de deux ans dans le grand camp de « Manik Farm ».

L’annonce de la fermeture prochaine du camp a précédé de peu la nouvelle de cette réinstallation qui a été accueillie avec stupeur et incompréhension par les 2.000 familles qui attendaient de revenir dans leurs villages d’origine.

" Nous venons tous de différents villages de la région de Puthukudyiruppu où nous étions pêcheurs ou agriculteurs. Dans ce village [de Kombavil], il n’y a aucune possibilité de pêcher ou de cultiver quoi que ce soit, c’est en pleine jungle. Il n’y a pas de moyens de gagner sa vie, pas d’infrastructures sanitaires ni même d’eau courante, pas d’école, pas de lieu de culte. Nos enfants devront aller dans un autre village pour aller à l’école et il n’y a aucun moyen de transport."

Mais ce qui inquiète encore davantage les quelque 8.000 IDPs du camp de Manik Farm est qu’une fois la « réinstallation » à Kombavil achevée, les ONG ne seront plus autorisées à les aider et que toute aide humanitaire sera supprimée. Dans les camps, rappellent les déplacés tamouls, "c’est grâce aux ONG que nous avons pu survivre. Le gouvernement n’envoyait que des portions de lentilles et de riz crus avec un peu d’huile de palme. Cela arrivait de façon irrégulière et sans eau pour cuire les rations ; nous ne pouvions rien en faire. Comment survivrons-nous avec ça ?" ».

Dans les déclarations officielles qui ont suivi son annonce, le gouvernement a argué du fait que la région où vivaient les Tamouls aujourd’hui réfugiés à Manik Farm avait été le théâtre de la dernière et plus destructrice phase de la guerre civile, et qu’elle n’était pas encore totalement déminée ni « nettoyée » des cadavres restés prisonniers des décombres laissés par les bombardements.

Dans le district tout proche de Mannar, qui fait également partie des zones dévastées par la guerre civile, ce sont plus de 300 familles qui ont été empêchées dernièrement de revenir dans leur village de Mullikkulam par l’armée sri-lankaise qui y a installé à la place un camp militaire. Les 4 500 habitants, majoritairement catholiques, de Mullikkulam avaient été forcés de fuir les combats en septembre 2007. Actuellement ils ne peuvent revoir leurs maisons et ni prier dans l’église car l’accès même au village leur a été refusé, Mullikkulam étant désormais devenu un centre stratégique de l’armée sri-lankaise.

Mgr Rayappu Joseph, évêque catholique de Mannar, a rejoint les manifestants qui ont remis aux autorités locales une pétition à l’intention du président Mahinda Rajapakasa. Dénonçant la militarisation de vastes zones du nord du pays et la non-réinsertion des déplacés, les signataires de la pétition ont demandé au président sri-lankais de permettre aux habitants de Mullikkulam de retourner vivre dans leur village d’origine, reprendre leur travail, célébrer le culte dans leurs églises et pouvoir scolariser leurs enfants.

Ils ont également appelé la communauté internationale à se mobiliser afin de faire cesser les violations des droits de l’homme que subissent les Tamouls dans le cadre de leur réinstallation. (source : Mepasie)


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