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du 9 au 12 octobre 2011 (semaine 41)
 

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12 octobre 2011-
LA DÉCAPITATION DE HUIT BANGLADESHIS EN ARABIE SAOUDITE

De nombreuses voix se sont élevées pour protester contre la décapitation de huit Bangladeshis en Arabie Saoudite, dont le responsable de la Commission ‘Justice et Paix’ de l’Eglise catholique locale et les défenseurs des droits de l’homme.

Tous ils ont dénoncé un acte contraire à « la dignité humaine » ; beaucoup ont reproché à leur gouvernement de ne pas s’être montré suffisamment entreprenant pour tenter de sauver la vie de ces huit ressortissants bangladeshis qui étaient partis en Arabie saoudite pour trouver à s’employer.

Reconnus coupables par un tribunal saoudien de vol et de meurtre sur la personne d’un garde de sécurité de nationalité égyptienne – un crime commis en 2007 –, les huit hommes ont été exécutés en place publique à Riyad le 7 octobre dernier, un vendredi, jour de prière pour les musulmans et jour où, traditionnellement, les exécutions capitales ont lieu.

Comme toujours en pareil cas, les autorités saoudiennes n’ont averti les autorités consulaires bangladaises qu’une fois les exécutions effectuées et elles n’ont pas autorisé le rapatriement des corps ; ceux-ci ont été portés en terre samedi 8 octobre, au Cimetière central de Riyad.

Mgr Gervas Rozario, évêque de Rajshahi et président de la Commission épiscopale nationale ‘Justice et Paix’, a qualifié les exécutions d’« actes barbares perpétrés par les autorités saoudiennes ». « En aucune manière, les peuples dans le monde moderne et civilisé ne peuvent accepter la décapitation de huit personnes. Il s’agit d’une violation flagrante des droits de l’homme et de la dignité de la personne humaine », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que les Bangladeshis en Arabie saoudite souffraient de discriminations que les ressortissants issus des pays européens ou nord-américains n’enduraient pas. « Ils [les Saoudiens] appellent à leur service des travailleurs originaires des pays pauvres et les traitent comme des mendiants, sans daigner les payer décemment. C’est la raison pour laquelle certains de ces immigrés commettent des crimes pour survivre. S’ils sont accusés de crime, ils risquent la peine de mort.

La présence de travailleurs bangladeshis dans les pays du Golfe persique est massive. Issus d’un pays très majoritairement musulmans, les hommes y sont largement employés dans le secteur de la construction ainsi que dans celui des services. On estime que deux millions de Bangladeshis travaillent en Arabie saoudite et les transferts monétaires qu’ils envoient au pays jouent un rôle très important dans l’économie locale.

Dans des affaires similaires, si les coupables sont porteurs de passeports de pays du monde développé, les autorités saoudiennes ne prononcent pas de peines aussi lourdes », a-t-il expliqué.

Un ressortissant philippin qui avait été arrêté à Riyad le 24 mars 2007 pour, selon l’acte d’accusation, « s’être moqué du nom du Prophète Mahomet », avait été condamné le 16 novembre 2008 à la décapitation par un tribunal de la charia pour crime de blasphème. En juillet 2010, un nouveau jugement a annulé la peine pour la transformer en cinq ans de prison et 500 coups de bâton, puis gracié par le roi d’Arabie saoudite et immédiatement renvoyé dans son pays. (source : Mepasie)


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