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du 17 au 20 octobre 2011 (semaine 41)
 

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20 octobre 2011- Assise
NON PAS UNE RELIGION GLOBALE MAIS UN DIALOGUE


A Assise, cette rencontre pour la paix avec d'autres religions récuse tout syncrétisme. Les critiques qu'elle suscite n'ont pas lieu d'être et le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux avait déjà fait cette mise au point en juillet.

Dans "L'Osservatore Romano", il précisait : " Le dialogue n'est pas une conversation entre responsables religieux ou croyants d'autres religions, Il ne s'agit pas non plus d'une tractation de type diplomatique; ce n'est pas le lieu d'un marchandage et encore moins de compromis.

..." Il ne cherche ni à souligner, ni à annuler les différences. Il ne vise pas à créer une religion globale, acceptée par tous ; il ne concède rien à l'ambiguïté des concepts et des mots."

Au contraire, ajoute celui qui fut le ministre des Affaires étrangères de Jean-Paul II pendant treize ans, l'enjeu de ce dialogue comme de la rencontre d'octobre, est de créer un " espace pour un témoignage réciproque entre croyants, de corriger des images erronées, et dépasser les a-priori et les stéréotypes sur les personnes et les communautés."

Après la crise de Ratisbonne où la mauvaise inteprétation d'une phrase du Pape sur les musulmans avait créé une polémique mondiale, Benoît XVI a choisi le cardinal Tauran pour mener le dialogue avec toutes les religions non chrétiennes, dont l'islam. Ce dialogue entend "connaître l'autre, tel qu'il est, parce qu'il a le droit d'être connu ainsi et non à partir de ce que l'on dit de lui, et encore moins tel qu'on voudrait qu'il fut".

C'est un n état d'esprit difficile à faire admettre, y compris dans l'Église. Déjà, en avril dernier, le Vatican avai tdû publier une note pour justifier la présence du Pape à cette prière d'Assise: " Chaque être humain est, au fond, un pèlerin en quête de la vérité et du bien. C'est pourquoi, l'homme religieux reste toujours en chemin vers Dieu. De là naît la possibilité ou mieux, la nécessité de parler et de dialoguer avec tous, croyants ou non-croyants, sans renoncer à sa propre identité ou céder à des formes de syncrétisme."

Le risque de syncrétisme, ce mélange des convictions religieuses, était précisément la critique et la réserve que le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, avait formulées à l'encontre de cette initiative de Jean-Paul II et la raison pour laquelle il ne s'était pas rendu à Assise il y a 25 ans

Il faut en effet lever les ambiguïtés, mais c’est plus facile à dire qu’à faire quand on parle de prière, quand on parle de dialogue.

Une prière en commun, mais s’adressant à qui ? Déjà, sous l’empire romain, la proposition était faite aux chrétiens de sacrifier au panthéon officiel quelques grains d’encens, en se bornant à invoquer la divinité qui est dans les cieux, l’"éther" , ce principe divin tellement impersonnel et universel que chacun peut s’y reconnaître .On sait de quel prix ils ont payé leur refus. Ou bien des prières séparées, chacun s’adressant à la divinité de son choix ? Mais alors, pourquoi se réunir ?

Le dialogue peut n'être qu'un jeu de miroirs où chacun se présente sous son plus beau jour .Dans le meilleur des cas, il ne peut s’agir que d’une rencontre à la recherche de quelque « valeur culturelle partagée », avec toutes les ambivalences que peuvent receler les concepts généraux.

Il reste que la Vérité révélée ne se prête guère à ce genre d’exercice car, comme l'écrit Jean-Marie Guénois, "selon ce que disait feu Mgr Marcel Lefèbvre, fondamentalement, « on ne dialogue pas avec l’erreur ».

Mais pour Benoît XVI on peut dialoguer avec la personne qui la commet. (source : JMG)


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