Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 23 au 26 octobre 2011 (semaine 43)
 

-
26 octobre 2011- Égypte
PAS D'INTERVENTION ÉTRANGÈRE

Le patriarche Chenouda III a fermement rejeté les demandes d’une enquête internationale sur les massacres de la place Maspero. Pour lui, une telle enquête pourrait être un prétexte à une intervention étrangère dans les affaires de l’Égypte.

Cette intervention extérieure, réclamée par les familles des victimes, pourrait mettre à mal " l’unité nationale que nous défendons tous" , a-t-il déclaré lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes en la cathédrale Saint-Marc, à Abbasseya, un quartier du Caire, le jeudi 20 octobre.

Le patriarche copte les a assurés de son chagrin et de sa compassion. "L’Église vous soutiendra dans toutes les procédures légales" , a-t-il ajouté, précisant qu’un bureau à cette intention avait été installé dans la cathédrale.

" Le Conseil suprême des Forces armées a demandé les témoignages de ceux qui ont assisté au massacre et invité les détenteurs de vidéos à les soumettre au procureur militaire", a-t-il encore indiqué et il veut bien croire à la promesse d'une enquête impartiale.

Rappelons les faits. Le 9 octobre, au cours d’une manifestation initialement pacifique et qui a dégénéré au Caire, 27 coptes ont été tués et plus de 300 ont été blessés. Selon les médias officiels égyptiens, trois soldats ont également été tués au cours des affrontements sur la place Maspero. Des milliers de coptes s’étaient rassemblés pour protester contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan au sud de l’Égypte.

Un avocat copte en Suisse, pour obliger le procureur militaire à enquêter sur les événements, a déposé une plainte devant la Cour internationale d’Afrique du Nord contre le gouvernement égyptien et le ministre de la justice.

Le dimanche 16 octobre au Caire, le patriarche copte a rencontré une délégation du Conseil suprême des forces armées. Au cours de cette réunion, la délégation militaire a pu voir une vidéo des événements de Maspero et aurait été « choquée » de ce qu’elle a vu. « Nous leur avons également parlé des jeunes coptes détenus depuis les événements », a souligné l’évêque Younas selon qui les membres de la délégation ont promis de libérer immédiatement tous ceux contre lesquels il n’y a aucune preuve. Mais le Conseil suprême des Forces armées a toujours nié que ses soldats aient tiré sur la foule.

Les coptes représenteraient aujourd’hui 10 % de la population égyptienne, soit 8 à 10 millions de fidèles, la plupart appartenant à l’Église copte-orthodoxe. La communauté copte est souvent tenue à l’écart de la vie publique, et peu représentée dans les institutions. En 2010, sur 518 députés au Parlement égyptien, on comptait moins de 10 coptes.

Aux discriminations s’ajoute la violence car les coptes sont régulièrement victimes du terrorisme islamiste. (source : AP)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil