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du 23 au 26 octobre 2011 (semaine 43)
 

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26 octobre 2011- Australie
Mgr MORRIS RÉFUTE LES ARGUMENTS DE ROME


Mgr William Martin Morris affirme n´avoir pas pu se défendre en ce qui concerne ses affirmations sur l´ordination d´hommes mariés choisis et approuvés par leur communauté paroissiale ou l´ordination de femmes, mariées ou célibataires.

Sur le site internet de son diocèse situé dans l´Etat australien du Queensland, il a publié le lundi 24 octobre un long rectificatif. Dans sa lettre, il déplore que le Vatican lui ait dénié toute possibilité de se défendre contre ce qui lui était reproché, notamment en matière de sacerdoce féminin.

Mgr Morris a été révoqué de son poste, qu´il occupait depuis 18 ans, en raison de ses idées jugées trop libérales. Il réagit à une déclaration émise depuis Rome par la Conférence des évêques catholiques d´Australie en date du 21 octobre, soulignant qu´elle contenait des "inexactitudes" et des "erreurs de fait".

En 2006, dans sa lettre pastorale de l´Avent, l´évêque de Toowoomba s´était dit engagé à promouvoir activement les vocations au sacerdoce pour les hommes célibataires et prêt à inviter des prêtres d´outre-mer. Mais il avait osé dire qu´il fallait se montrer beaucoup plus ouvert envers d´autres options pour assurer que l´eucharistie puisse être célébrée. Il avait ainsi fait des suggestions pour pallier le manque de prêtres.

En fait, il avait relevé que des discussions étaient menées au plan international, national et local concernant notamment l´ordination d´hommes mariés choisis et approuvés par leur communauté paroissiale locale, l´accueil d´anciens prêtres, mariés ou célibataires, qui voudraient reprendre leur ministère, l´ordination de femmes, mariées ou célibataires. Il avait également mentionné la reconnaissance des ordinations de prêtres anglicans, luthériens ou de l´Eglise unifiée d´Australie (Uniting Church in Australia - UCA).

Dans leur lettre de Rome, les évêques australiens qui se sont rendus en visite "ad limina" au Vatican précisent qu´ils ont rencontré à ce propos le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, et le cardinal William Joseph Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Ils relèvent qu´ils ont une compréhension plus adéquate de ce qui a été tenté par le Saint-Siège "pour résoudre les difficultés avec Mgr Morris", "qui ne concernent pas seulement des questions de discipline de l´Eglise, mais aussi de doctrine ecclésiale enseignée définitivement", notamment en ce qui concerne le sacerdoce ministériel.

"Ce que le Saint-Siège a fait était de caractère fraternel et pastoral plutôt que juridique", précisent les évêques australiens. Ils affirment dans leur communiqué que des efforts ont été faits durant des années, mais il est arrivé un point critique quand Mgr Morris "a manqué de clarifier sa position à la satisfaction du Saint-Siège".

Il a également été incapable de démissionner de lui-même comme évêque de son diocèse quand le Pape le lui a demandé, poursuivent-ils, en estimant que ce qui était en jeu était l´unité de l´Eglise dans la foi et la communion ecclésiale entre le Pape et les autres évêques dans le collège des évêques. Ils reprochent à Mgr Morris d´avoir été incapable d´être d´accord avec ce que cette communion requiert.

Mgr Morris déplore n´avoir jamais vu le rapport écrit à son sujet par Mgr Charles Chaput, le visitateur apostolique chargé d´enquêter sur lui, et qu´on ne lui a jamais montré aucun des "évidences" et preuves récoltées à cette occasion. Il n´en a vu que des extraits contenus dans un mémorandum que lui a remis le nonce apostolique, l´archevêque Ambrose de Paoli.

Ce mémorandum, écrit Mgr Morris, "était rempli d´erreurs", et il n´y a pas eu de procès canonique qui aurait établi une "cause grave" pour le démettre de ses fonctions. L´évêque congédié souligne encore qu´il n´a pas voulu démissionner de son propre chef parce que cela aurait été vu comme l´acceptation que ce qu´on lui reprochait, comme d´avoir brisé la communion de l´Eglise, était vrai. Il ne pouvait le faire en conscience, déclare-t-il, tout en assurant de son amour de l´Eglise. (source : La Croix et AP)

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