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du 3 au 6 novembre 2011 (semaine 44)
 

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6 novembre 2011- Chine
AFIN DE CONTOURNER UNE SITUATION DIFFICILE


Pour tenter de contourner la situation où se trouve Mgr Huang, évêque « officiel » illégitime, trois jeunes prêtres de Shantou ont été ordonnés dans le diocèse de Haimen pour pallier au fait que l'évêque est en dehors de la communion eclésiale.

Le 27 octobre, trois jeunes diacres du diocèse de Shantou, dans la province du Guangdong, ont été ordonnés prêtres en la cathédrale du Bon Pasteur à Nantong, diocèse de Haimen, dans la province du Jiangsu située à 1.400 km de Shantou. La cérémonie était présidée par deux évêques « officiels » reconnus par Rome, à savoir l’évêque de Pékin, Mgr Joseph Li Shan, et l’évêque du lieu, Mgr Joseph Shen Bin.

La messe s’est déroulée en l’absence de Mgr Joseph Huang Bingzhang, ordonné évêque de manière illicite car sans mandat pontifical le 14 juillet dernier à Shantou.

Un total de cinq prêtres ont été ordonnés ce 27 octobre à Nantong : trois diacres de Shantou, Chen Zifa, Wang Feijing et Zeng Qingyao, et deux diacres appartenant au diocèse de Haimen.

En apparence, l’ordination des trois prêtres de Shantou permet de résoudre un certain nombre des difficultés qui découlent du fait que l’évêque auquel ils se rattachent s’est placé en dehors de la communion ecclésiale en acceptant d’être ordonné évêque sans l’accord de Rome. Il semble toutefois que cette ordination soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, notent les observateurs.

En effet, deux jours après l’ordination le 14 juillet dernier de Mgr Huang Bingzhang, le Saint-Siège avait rendu public le fait que le Mgr Huang s’était de lui-même exposé à une peine d’excommunication "latae sententiae" et qu’il n’avait donc pas autorité à diriger la communauté catholique de son diocèse. Concrètement, selon le droit canon, Mgr Huang ne peut célébrer l’Eucharistie, administrer aucun sacrement ou bien encore exercer les fonctions ministérielles attachées à son ministère ; tous les actes qu’il serait amené à prendre dans le cadre de son diocèse sont entachés de nullité.

Mgr Huang, conscient des sanctions qui pèsent sur lui, n’a pas voulu que les conséquences de ses actes retombent sur les séminaristes de Shantou et que ceux-ci se trouvent dans une situation qui les empêche de devenir prêtre. Il aurait donc, toujours selon ces sources, trouvé un accord avec l’évêque de Haimen et l’évêque de Pékin, tous deux vice-présidents des structures nationales « officielles » de l’Eglise, comme Mgr Huang Bingzhang, pour que ce soient eux qui confèrent l’ordination sacerdotale aux trois jeunes diacres.

Au moins deux autres séminaristes du diocèse de Shantou ayant terminé leur formation auraient pu être ordonnés. Or, il semble que ces deux séminaristes n’ont pas souhaité accepter l’ordination sacerdotale dans les conditions qui ont été celles du 27 octobre. En agissant ainsi, ils se sont démarqués des trois nouveaux prêtres qui apparaissent comme étant proches de Mgr Huang Bingzhang.

Du point de vue canonique, les informations disponibles ne permettent pas de dire si le droit de l’Eglise a été respecté pour ces ordinations sacerdotales. En effet, dans l’hypothèse où un séminariste n’est pas ordonné par son évêque, il doit recevoir de lui des « lettres dimissoriales », ce courrier par lequel un évêque ou un administrateur diocésain autorise un autre évêque à conférer les ordres sacrés à l’un de ses diocésains.

La deuxième question qui se pose est celle de la communion des deux évêques ordinants, l’évêque de Haimen et l’évêque de Pékin, qui, du fait qu’ils ont pris part aux cérémonies d’ordination épiscopale illicite de ces derniers mois, sont eux aussi frappés d’une peine d’excommunication "latae sententiae".

Mais ces procédures canoniques semblent vouloir être dépassées par Mgr Huang Bingzhang, comme par l’évêque de Haimen et l’évêque de Pékin, la vie sacramentaire des communautés chrétiennes étant primordiales et passant avant la licéité canonique. Ces canons déterminent qui est l’évêque propre et qui peut donner des lettres dimissoriales. La disposition affecte la licéité de l’ordination. Le canon 1383 stipule : « A l’évêque qui, contre les dispositions du can. 1015, a ordonné le sujet d’un autre sans lettres dimissoriales légitimes, est défendu de conférer l’ordre pendant une année. Quant à celui qui a reçu l’ordination, il est, par le fait même, suspens de l’ordre reçu. »

Toutefois tout ceci ne fait qu’amplifier le trouble dans le diocèse de Shantou, aussi bien au sein de la communauté des prêtres que de celle des laïcs. (source : Mepasie)


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