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du 3 au 6 novembre 2011 (semaine 44)
 

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6 novembre 2011-
LES PROPOSITIONS DE L'ÉGLISE AU G.20

Le 24 octobre, le Conseil pontifical "Justice et Paix" a publié un document dont le titre est : "Pour une réforme du système financier et monétaire international dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle ."

La note de "Justice et Paix", constate le P. Gaël Giraud, jésuite, marque un tournant dans la manière dont l’Église prend position sur les questions économiques. Ce texte publié par le Conseil pontifical semble avoir été soutenu par le le président de l´Institut pour les oeuvres de religion (IOR), Ettore Gotti Tedeschi,si on le compare à ce qu'il a publié dans "L'Osservatore Romano".

Jusqu’à présent, à de notables exceptions près, les documents du Magistère romain n’avaient abordé que de manière latérale les questions proprement financières.

Par exemple, l ’encyclique "Quadragesimo anno", en 1931, très sévère à l’égard des investisseurs financiers et de leurs intermédiaires.

Cette fois, l’Église prend position explicitement en faveur d’une taxe Tobin sur les transactions financières, d’une séparation des métiers bancaires, d’une recapitalisation conditionnelle des banques en quasi-faillite.

La taxe Tobin était considérée, il y a peu encore, comme une proposition utopique, propre à la rhétorique altermondialiste. On peut se réjouir que l’Église, parce qu’elle a le souci des pauvres, qui sont toujours les premières victimes des krachs financiers, prenne position à son tour en faveur de cette mesure.

Une taxe Tobin européenne créée en 2008 aurait rapporté entre 200 et 600 milliards d’euros selon les scénarios en débat à Bruxelles. Avec une telle somme, la crise grecque aurait été réglée en quelques semaines. Le principe d’une taxe Tobin a été adopté par le Parlement européen le 25 mars 2011.

La séparation des banques de dépôt des banques d’affaires est aussi une condition "sine qua non" si nous voulons éviter que des banques universelles géantes ne prennent en otages les sociétés européennes parce qu’elles sont “too big to fail” (trop grosses pour chuter). La recapitalisation des banques sous la condition qu’elles adoptent un comportement “vertueux” est la troisième piste proposée à bon droit. Les chômeurs grecs, portugais, espagnols doivent consentir des sacrifices exorbitants pour bénéficier du soutien financier de l’Europe, et les banques, elles, seraient recapitalisées sans condition ?

La proposition de créer une autorité financière mondiale, construite sur le principe de la subsidiarité, n’a pas le même statut. Mais l’Église pense qu'elle est en droit d'indiquer l’horizon, même si celui-ci est, pour l’instant, hors d’atteinte.

Pour le Conseil Pontifical, il s’agit de passer de l’esprit de Babel à l’esprit de Pentecôte. Babel, c’est le fantasme de marchés prétendument autorégulés autour desquels s’organiseraient toutes nos sociétés structurées uniquement par la logique mortifère de la maximisation coûte que coûte du profit privé. À ceci, la Bible oppose l’expérience de la Pentecôte : le vivre-ensemble est un mystère théologal sur lequel personne ne peut mettre la main. Et surtout pas les marchés financiers. » (source : Service de presse du Vatican)

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