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du 3 au 6 novembre 2011 (semaine 44)
 

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6 novembre 2011-
LE PRÊTRE ORTHODOXE ET L'ÉTUDIANT ULTRA-ORTHODOXE


Un religieux arménien était poursuivi par la justice pour avoir asséné un coup de poing à un juif ultra-orthodoxe qui avait craché dans sa direction en 2008. Mais un juge a annulé cet acte d'accusation.

Décision rare, un juge de la Cour d'instance de Jérusalem a annulé un acte d'accusation déposé contre ce prêtre qui avait asséné un coup de poing au visage d’un étudiant Harédi de la Yeshiva aprèsque celui-ci ait craché en sa direction alors qu’il passait.

En Juin 2008, le P. Martarsian marchait le long de la rue arménienne, dans le quartier arménien de la Vieille Ville de Jérusalem, lorsque l’étudiant de la Yeshiva a craché au sol dans sa direction. Le prêtre frappa l'homme au visage causant un saignement. Le prêtre n'a pas contesté qu'il ait frappé l'homme, mais a demandé que l'acte d'accusation soit rejeté, conformément à une clause dans la loi qui permet que des accusations soient rejetées « si l'acte d'accusation est contraire à l'essence des principes de justice et d'équité.»

Le juge Dov Pollock a déclaré dans sa décision mardi dernier (25 octobre: ndlr) que le tribunal avait entendu les témoignages d'incidents quotidiens dans lesquels le clergé chrétien était conspué par des membres de la communauté ultra-orthodoxe, ce qui, a ajouté le juge, se produit depuis un certain nombre d'années et sans que la police n'ait agi pour empêcher cela.

" Inutile de dire, que cracher vers l'accusé alors qu’il portait le manteau de l'Église est une infraction pénale," », dit le juge. "Ceux qui font cela font du mal non seulement aux gens vers qui ils crachent, mais aussi à l'image de notre pays, au tourisme et à nos valeurs."

Certes, le juge a critiqué le prêtre pour s’être fait justice lui-même, mais a déclaré qu'il était tout aussi déplorable que les autorités ne prennent pas les mesures nécessaires pour déraciner le phénomène à travers des poursuites pénales et l'éducation.

" Il est intolérable qu'un homme de foi chrétienne soit rabaissé à cause de sa religion, de la même manière que pour un Juif , dit le juge Pollock. "Le peuple juif a connu une longue histoire d'antisémitisme chrétien qui a généré de grandes souffrances pour les Juifs et le judaïsme. Cependant, avec la réalisation du retour du peuple juif à la souveraineté et l'indépendance, l'Etat doit s'efforcer de ne pas regarder en arrière mais de constituer un pays qui garantisse la liberté de religion et de culte à toutes les religions, un État où chaque personne est égale devant la loi sans distinction de race ou de religion. Ces choses sont la pierre angulaire de la Déclaration d'Indépendance, et le rocher de la fondation d'Israël en tant qu'Etat juif, sioniste et démocratique."

Le plaignant a déclaré au tribunal qu'il n'avait pas craché sur le prêtre pour le dégrader, mais parce qu'il souffrait d'un problème médical qui lui faisait produire beaucoup de salive. Le juge Pollock a rejeté cet argument en raison du fait qu'il n'a pas produit tous les documents médicaux nécessaires pour étayer l'allégation. De plus, il n'a pas eu besoin de cracher pendant toute la durée de la procédure judiciaire.

Le rabbin Shlomo Riskin d'Efrat, co-fondateur du Centre pour l’entente et la coopération Judéo-chrétienne, a salué la décision. " Les temps ont changé et une toute nouvelle ère de relations judéo-chrétiennes et de compréhension s'est levé sur le monde, et les Harédim - et tous les Juifs - doivent comprendre cela et agir en conséquence." (source : J.Post)


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