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du 6 au 9 novembre 2011 (semaine 45)
 

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9 novembre 2011- Népal
ENTRE SOULAGEMENT ET INCERTITUDE


A l’issue d’un conflit qui a plongé le Népal dans le chaos pendant plus de deux ans, les maoïstes déposent les armes. Les chrétiens sont partagés entre le soulagement et l’incertitude.

L’accord signé le 1er novembre au soir au cours d’une séance agitée du Parlement, entre le principal leader des maoïstes Prachanda et les représentants des différents partis communistes (UCPN et CP-UML), du Congrès népalais et du Front uni démocratique madhesi, stipule que sur les 19.600 ex-rebelles encore dans les camps de réhabilitation du gouvernement, 6.500 d’entre eux seront intégrés dans l'armée népalaise.

Cinq ans après la fin de la guerre civile qui a fait plus de 20 000 morts et de 100 000 déplacés, le processus de paix, totalement stoppé il y a quelques semaines encore, semble désormais en passe d'amorcer sa phase finale et de sortir enfin le Népal de l’enlisement politique dans lequel il s’enfonçait inexorablement.

Tandis que la presse internationale parle avec emphase d’une « étape historique » pour le Népal, les Eglises locales expriment des réactions contrastées, oscillant entre satisfaction et incertitude. " Nous avons prié à chaque messe et à chaque office pendant des années pour que cela arrive enfin!"

Si le P. Pius Perumana, pro-vicaire catholique du Népal et directeur de la "Caritas" locale s'est déclaré « très heureux de cette nouvelle, il a reconnu également se demander si " [les maoïstes] allaient respecter leur engagement". Quant à Mgr Anthony Sharma, vicaire apostolique du Népal, il a clairement fait part de ses doutes : " Il est prématuré de commenter un accord de paix alors qu’une part importante des maoïstes n’est pas satisfaite. Attendons tout d’abord de voir si l’accord va être appliqué réellement."

Ce soulagement mêlé de scepticisme est le sentiment qui semble aujourd’hui dominant au sein de la population népalaise, très éprouvée par des années de crise politique ininterrompue, mais aussi désabusée et rompue aux promesses non suivies d’effet des maoïstes.

Selon l’accord signé mardi 1er novembre, toutes les armes encore présentes dans les camps de la guérilla maoïste devront être remises à l’armée népalaise et tous les biens confisqués par les rebelles devront être rendus à leurs propriétaires légitimes.

L’assemblée constituante a profité de cette première avancée dans l’échéancier du processus de paix pour obtenir un nouveau délai de restitution de ses travaux, après trois reports successifs. La nouvelle date de remise de la constitution de l’Etat du Népal a été fixée au 30 novembre prochain, mais la plupart des observateurs doutent qu'elle puisse être respectée.

Les maoïstes conservent leur position majoritaire obtenue au Parlement en 2008 et ayant réussi à revenir à la tête du pays avec l’élection en août dernier de Baburam Bhattarai, l’un des principaux leaders du parti, comme Premier ministre. Et certains maoïstes sont mécontents parce qu’ils considèrent que l’accord a été signé sans le consentement général des membres du parti. (source : Mepasie)


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