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du 6 au 9 novembre 2011 (semaine 45)
 

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9 novembre 2011-
L'AVENIR N'EST PAS INCERTAIN


A l'ouverture de l’Assemblée plénière des évêques, du 4 au 9 novembre, le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, s’est livré à une réflexion sur la place du christianisme en France et dans le monde.

Le cardinal André Vingt-Trois, a choisi de ne pas entrer directement dans la polémique contre la pièce de théâtre "Sur le concept du visage du fils de Dieu ", ou l’attentat contre les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Prenant de la hauteur, il a préféré poser la question plus générale de la place des chrétiens dans une République laïque comme la France, et plus largement, dans le monde.

Qu’il y ait des comportements excessifs de groupes fanatiques « qu’ils soient musulmans, juifs et chrétiens » en France, le cardinal ne le nie pas. D’ailleurs, dans les couloirs de l’assemblée, des évêques se sont inquiétés de ne pas se laisser piéger entre une fausse alternative qui consisterait à dire qu’entre fanatisme et athéisme, il ne reste plus de place pour une « religion de raison » selon les termes de l’un des leurs.

Ces fanatismes, a martelé le cardinal Vingt-Trois dans son discours, ne se combattront pas en durcissant l’application de la laïcité, ni en niant le fait religieux. C’est une illusion, même si elle et largement ancrée, dit-il, que de croire que « la seule manière de réguler l’exercice des religions est de les marginaliser », ou encore que « la société serait en ordre quand les religions seront éteintes ».

Au contraire, une lutte efficace contre les fanatismes viendra non pas d’une exclusion, mais bien « d’une meilleure connaissance des religions, et un apprentissage pratique de leur coexistence ».

De ce point de vue, le devoir de l’État républicain n’est pas d’organiser les religions, mais de veiller à ce que soit assurée la liberté de conscience, qui « n’est pas seulement une liberté privée mais suppose une liberté de culte et de manifestation publique de ces croyances », à condition que cette manifestation se fasse dans le respect de l’ordre public.

Partant de là, le cardinal Vingt-Trois a souligné que la liberté religieuse ne se monnaye pas. Et c'est alors qu'il invite à porter le regard sur l’état des religions dans le monde. De ce point de vue, les évêques ont conscience de l’inquiétude des chrétiens d’Orient, et des incertitudes soulevées par les suites de ce que l’on a appelé le « printemps arabe ».

La démocratie n’aboutit pas forcément à la laïcité, constate encore le cardinal Vingt-Trois, exemple tunisien à l’appui : « Il n’est jamais sain de projeter nos critères d’organisation sur d’autres peuples qui n’ont pas la même histoire que nous, et il nous faut savoir que la démocratie ne se limite pas à la possibilité d’exercer le droit de vote. » La culture démocratique ne s’acquiert pas en quelques semaines.

Pour autant, l’Église de France veut continuer à développer des relations avec les autres religions, et en particulier l’islam, a rappelé l’archevêque de Paris. C’est même pour elle une manière de contribuer à changer quelque chose à la situation des chrétiens dans les pays musulmans. La récente rencontre d’Assise est venue témoigner, selon lui, que « les religions ne sont pas nécessairement des causes de violence et de guerre, mais au contraire des artisans de la paix ».

Le président de la Conférence épiscopale, parlant de la prochaine échéance épiscopale, regrette que les candidats s’engagent sur des promesses de lendemain qui chantent, sans avoir le courage « politique de dire clairement les contraintes de l’avenir, et de montrer qu’ils sont résolus à affronter les insatisfactions ».

Il en va, explique encore le président des évêques de France, de l’avenir de la jeunesse, à qui on ne doit pas laisser ensuite le fardeau insupportable de la dette et d’une économie en profonde désorganisation. (source : CEF)


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