Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 10 au 16 novembre 2011 (semaine 46)
 

-
16 novembre 2011- Sri Lanka
DES MÉTHODES D'ÉVANGÉLISATION CONTROVERSÉES


L'archevêque catholique de Colombo, a demandé au gouvernement sri-lankais de former un comité interreligieux afin de surveiller les activités des Eglises évangéliques et d´éviter des "conflits potentiels" entre bouddhistes et chrétiens.

Le cardinal Malcolm Ranjith s´inquiète de la confusion qui pourrait être faite entre catholiques et protestants évangéliques, aux méthodes d´évangélisation controversées.

Partant du constat que les attaques contre les églises et les accusation de conversion forcées au christianisme sont en augmentation, il a rappelé que les bouddhistes, majoritaires au Sri Lanka, ne font pas de distinction entre les différentes branches du christianisme. Un amalgame qui, selon lui, est à l´origine de l´augmentation des violences antichrétiennes sur l´île.

"La création d´un comité interreligieux pourrait permettre de prévenir des conflits prévisibles en surveillant les activités de ces Eglises évangéliques et en décidant si elles peuvent être poursuivies ou si elles peuvent construire des lieux de culte".

La querelle entre l´archidiocèse de Colombo et les évangéliques, désignés sous le terme de "fondamentalistes" par les catholiques sri-lankais, n´est pas récente. Elle remonte à la fin des années 1980, époque où les Eglises évangéliques, ont commencé leur essor, transformant rapidement le paysage religieux de l´île et la perception du christianisme, pourtant d´implantation ancienne.

" La création d´un comité interreligieux, nommé par le gouvernement sri-lankais et sanctionnant les activités de certaines Eglises chrétiennes, pourrait remettre à l´ordre du jour la question d´une loi anti-conversion", s´inquiètent cependant des observateurs locaux.

" Certaines Eglises évangéliques soudoient financièrement des bouddhistes ou des catholiques pour qu’ils se convertissent », a accusé Mgr Ranjith lors d’une réunion à l’archevêché le 8 novembre dernier à laquelle étaient conviés des hommes politiques, des responsables religieux et des journalistes. « [La création] d’un comité interreligieux pourrait permettre de prévenir des conflits prévisibles [en] surveillant les activités de ces Eglises évangéliques et en décidant si elles peuvent être poursuivies ou encore si elles peuvent construire des lieux de culte".

Cette mise en garde, son prédécesseur Mgr Oswald Gomis, l’avait déjà faite quelques années auparavant, comme l’attestent des tracts distribués en 2007 dans les églises du diocèse de Colombo enjoignant les catholiques à ne pas frayer avec les « fondamentalistes » chrétiens. « N’entrez pas dans leurs églises, ne prenez pas part à leurs activités, évitez d’accepter de l’aide ou des présents de leur part », spécifiaient les documents qui visaient l’ensemble des dénominations d’implantation récente, qu’il s’agisse de l’Eglise apostolique, des Témoins de Jéhovah ou encore des Assemblées de Dieu.

En février 2009, la force du mouvement évangélique avait été particulièrement visible lors de la grande manifestation contre le projet de loi anti-conversion alors débattu au Parlement. Elle avait réuni plusieurs milliers manifestants au Vihara Maha Devi Park, à Colombo.

Le Vénérable Kamburugamuwe Wajira Thero, chancelier de l’Université de Sabaragamuwa, a déploré de son côté les nombreuses conversions de bouddhistes au christianisme menées au sein de ces nouvelles Eglises. Déclarant partager le point de vue du cardinal, il a ajouté que " le pays avait besoin d’une institution de ce type".

Face à ces accusations de prosélytisme, le Rév. Rohan de Silva Ekanayake, secrétaire général de la "National Christian Fellowship of Sri Lanka", un regroupement d’Eglises évangéliques et pasteur de la "Margaya Fellowship Church", a tenu à rappeler que chaque chrétien avait pour mission de répandre la Bonne Nouvelle, mais a démenti formellement l’usage de pots-de-vin pour obtenir des conversions. " Nous ne parlons pas de religion lorsque nous aidons quelqu’un dans le besoin. Nos pasteurs n’offrent jamais d’argent à qui que ce soit pour l’amener à l’église." », a-t-il affirmé.

La création d’un comité interreligieux nommé par le gouvernement sri-lankais et sanctionnant les activités de certaines Eglises chrétiennes pourrait remettre à l’ordre du jour la question d’une loi anti-conversion, font valoir des observateurs locaux. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil