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du 10 au 16 novembre 2011 (semaine 46)
 

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16 novembre 2011- Inde
LA REPRISE DES ATTAQUES AU KARNATAKA


Les attaques antichrétiennes ont repris au Karnataka, un Etat du sud de l’Inde régulièrement en proie à des vagues de violences communautaristes. Les chrétiens accusent le gouvernement de soutenir " la milice safran".

Le 3 novembre, à Kankanady, l’église catholique Sainte-Alphonsa, de rite syro-malabar, a été profanée dans la nuit par un groupe de jeunes hindouistes portant des brassards safran, dont l’un a pu être appréhendé par les jeunes de la résidence étudiante située à proximité.

Vers 20h30 un jeune arborant différents symboles du Bajrang Dal, dont un cordon safran autour du poignet, a pénétré dans la sacristie de l’église pendant que deux de ses complices faisaient le guet. Après avoir brisé une statue du Christ et détruit une bible, il a enlevé son pantalon et ses sous-vêtements pour revêtir les habits sacerdotaux et est sorti dans cet appareil.

C’est alors que les étudiants l’ont attrapé, pendant que ses deux complices prenaient la fuite. Fouillant le pantalon de l’agresseur, les étudiants ont trouvé sa carte d’identité indiquant que l’individu s’appelait Shiva, était conducteur de bus et habitait la région de Padil. Les jeunes chrétiens ont ensuite appelé la police et les médias, initiative qui a profondément déplu aux forces de l’ordre.

Selon le directeur de la Community Radio SARANG, également professeur au College Aloysius à Mangalore, la police du poste de Kadri, une fois arrivée sur les lieux, a demandé aux étudiants chrétiens de ne pas porter plainte, affirmant que l’agresseur était visiblement fou et que son acte n’avait en aucune motivation communautariste. Elle a également exigé de rédiger elle-même le First Information Report (FIR), rapport écrit de l’incident, mais a omis de mentionner le fait qu’il y avait eu profanation ou que Shiva avait pu agir au sein d’une quelconque mouvance politique ou religieuse.

" C’est un acte abominable (…) qui blesse le sentiment religieux des croyants", a déclaré Mgr Lawrence Mukkuzhy, évêque de Belthangady, rappelant que depuis qu’elle avait été fondée il y a des dizaines d’années, l’église Ste-Alphonsa n’avait jamais subi aucune attaque.

Quelques jours auparavant, des incidents semblables s’étaient produits dans deux établissements catholiques de Mangalore, le collège Padua à Nanthur et l’école Sainte-Teresa à Bendore. Les assaillants, venus dans la nuit, avaient jeté des pierres contre les statues qu’ils avaient endommagées avant de s’enfuir. La police, prévenue, n’avait pris aucune mesure pour rechercher les coupables.

Devant l’augmentation des attaques et la passivité complice des autorités, le Conseil pan-chrétien de l’Inde (AICC) a de nouveau tiré la sonnette d’alarme. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Mysore le 31 octobre dernier, le secrétaire général de l’AICC, John Dayal, a dénoncé « une campagne de calomnies et de haine contre les chrétiens et les musulmans » orchestrée par Swamy Subramanian, président du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), la vitrine politique du nationalisme hindou. Avocat de profession, Subramanian s’oppose également au projet de « loi pour la prévention de la violence intercommunautaire » qui doit être votée prochainement au Parlement.

Alors que les membres du gouvernement BJP du Karnataka continuent de nier toute entreprise communautariste au sein de l’Etat, différentes organisations chrétiennes, dont le GCIC et le Catholic Secular Forum (CSF), ont récemment remis aux plus hautes autorités de l’Inde, deux mémorandums dénonçant le « génocide des chrétiens » planifié par les hindouistes ainsi que la persistance des violences antichrétiennes en Orissa et au Karnataka.

Au Karnataka, confirment des chrétiens qui ont demandé l’anonymat, « les extrémistes hindous disposent d’un immense pouvoir : ils sont au gouvernement, ils ont infiltré le système judiciaire, la bureaucratie et la police. Pour les chrétiens, il est impossible d’obtenir justice ».(source : Mepasie)


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