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du 10 au 16 novembre 2011 (semaine 46)
 

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16 novembre 2011-
L'
EUROPE EST EN CONTINUELLE CONSTRUCTION

Le samedi 12 novembre, Benoît XVI a reçu le président Herman Van Rompuy, l’homme d’Etat belge qui est ainsi le premier Président permanent du Conseil européen de l’Union européenne a rencontré le Pape depuis janvier 2010.

L’entretien privé a duré une vingtaine de minutes, dans la bibliothèque de Benoît XVI. D’emblée le pape a parlé en français. Il a exprimé sa préoccupation, constatant « la période de crise » et les « grands problèmes » que traverse l’Europe. Il s’est dit heureux que l’Eglise trouve dans le président du Conseil européen un « interlocuteur ».

Le président Van Rompuy a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone et le secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti.

Un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège publié à l’issue de ces rencontres indique que les conversations ont notamment porté sur « la situation internationale » et sur « la contribution que l'Eglise souhaite offrir à l'Union européenne », mais également sur  la « promotion des droits humains », en particulier la « liberté religieuse ».

Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a donné une conférence, le même jour, à l’Université pontificale grégorienne, sur le thème : « Solitaire-solidaire ou l'essence d'un vivre ensemble européen », en présence du cardinal Zénon Grocholewski, préfet de la congrégation pour l’Education catholique et Grand chancelier de l’université, et de membres du Corps diplomatique, dont l’ambassadeur de France près le Saint-Siège, M. Stanislas de Laboulaye.

Il a souligné que l’Europe « en continue construction » est unie par des valeurs fondées sur l’amour - la « solidarité » risquant d’être trop « institutionnelle ».

L’Europe, comme « projet politique », a été « la réponse à la guerre, à l'horreur », elle « s'est construite dans la mémoire des tombes de millions d'innocents », a rappelé le président Van Rompuy. Aujourd’hui cependant il avoue redouter qu’elle « ne tombe dans l’individualisme, dont le populisme et le nationalisme sont les expressions ».

Il déplore que le monde qui, d’un côté, « s’humanise » par la lutte contre la pauvreté, d’un autre côté « se dépersonnalise » en étant « de plus en plus dépendant d’un système financer capitaliste effréné et sans éthique ». Il y voit un défi à relever « avec comme principe un amour pour l'homme afin d'atteindre une économie » qu’il appelle « "socialement et humainement" corrigée ».

Il a également souligné l’importance du respect de la « personne »: « Si, demain, l'Union européenne, la communauté des peuples européens, désire atteindre, au niveau global, une plus grande unité dans le respect de la liberté des peuples, elle devra indubitablement s'appuyer  sur ce qui fait son génie, c'est-à-dire sur une plus grande solidarité de tous dans le respect de l'intégrité de chaque personne. »

Pour le président Van Rompuy, la fameuse stratégie des petits pas chère aux « pères » de l’Europe n’a pas perdu son actualité:  « L'essence d'une Europe » ne réside pas « en un esprit conquérant à la manière de Charlemagne, Charles Quint ou Napoléon », mais « en de petits pas entrepris quotidiennement », car « à défaut d'utopies, impossibles à réaliser, nous essayons (...) de garder politiquement, diplomatiquement et économiquement l'Europe sur les rails et de faire avancer, pour le bien de tous, le train conduisant vers un mieux vivre, un mieux vivre en commun. »

D’entrée de jeu, il avait cité l’article « Europe » rédigé par Diderot et D’Alembert dans « l’Encyclopédie » : «Il importe peu que l'Europe soit la plus petite des quatre parties du monde par l'étendue de son terrain, puisqu'elle est la plus considérable de toutes par son commerce, par sa navigation, par la fertilité, les lumières et l'industrie de ses peuples, par la connaissance des arts, des sciences, des métiers, et ce qui est le plus important, par le Christianisme dont la morale bienfaisante ne tend qu'au bonheur de la société ». (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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