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du 24 au 26 novembre 2011 (semaine 47)
 

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26 novembre 2011- Burundi
DES VIOLENCES NON ÉLUCIDÉES

Un collectif de la société civile parle de plus de 300 militants et anciens combattants de l’ex-rébellion des Forces nationales de libération assassinés au cours des cinq derniers mois. Le gouvernement assure que ces accusations sont "sans preuves".

"Nous constatons avec consternation que dans tous les coins du pays, une diabolique machine à tuer cible constamment les militants des partis d’opposition", a déclaré le 16 novembre Onesphore Nduwayo, président de l’Observatoire de l’action gouvernementale (OAG), qui regroupe plusieurs associations de la société civile au Burundi.

"Ainsi, depuis plus de cinq mois, plus de 300 militants ou anciens combattants démobilisés du parti FNL d’Agathon Rwasa ont été tués".

Dans la majeure partie des cas, selon M. Nduwayo, "ces gens sont arrêtés par les "Imbonerakure" (membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir) ou par des éléments de la police ou des services secrets, sont conduits dans un endroit inconnu puis on les retrouve morts, exécutés".

Le parti d’opposition, le "Mouvement pour la solidarité nationale" (MSD) de l’ancien journaliste Alexis Sinduhije "semble aujourd’hui dans l’oeil du cyclone", selon M. Nduwayo, qui affirme que trois militants de ce parti ont été tués dans les mêmes circonstances en moins de deux semaines.

Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba, a rejeté devant la presse les accusations de l’OAG, accusant l’organisation de se faire le porte-voix de l’ADC-Ikibiri, l’Alliance démocratique pour le changement qui regroupe les principaux partis d’opposition.

"L’OAG reprend sans preuves à l’appui des accusations qu’il a tirées d’un mémorandum de l’ADC-Ikibiri, sans apporter de preuves que les 300 personnes tuées sont des membres des FNL", a-t-il déclaré.

"Le gouvernement ne va pas polémiquer avec l’OAG (...) mais il constate que cette organisation vole au secours de l’ADC-Ikibiri pour enfoncer le gouvernement". a insisté le porte-parole.

La commission d’enquête sur plusieurs cas d’exécutions extra-judiciaires rapportés par le Bureau des Nations unies au Burundi (BNUB), n’a pas encore rendu son rapport, malgré les nombreuses pressions de la communauté internationale sur le pouvoir.

La Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) a appelé lors d’une conférence de presse à mettre fin à ces exécutions extra-judiciaires, après avoir dénoncé le cas d’un membre du MSD, Léandre Bukuru, enlevé par des hommes en tenue policière puis retrouvé décapité il y a une semaine dans le centre du Burundi.

Le gouvernement burundais est confronté depuis bientôt un an à une vague d’attaques attribuées officiellement à des "bandits armés". La multiplication de ces violences, attaques meurtrières et autres exécutions sommaires, fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006. (source : AP et Afropages)

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