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du 24 au 26 novembre 2011 (semaine 47)
 

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26 novembre 2011- Égypte
LASSÉS DE L'ARMÉE ET DES FRÈRES MUSULMANS


A l´instar de plusieurs organisations de jeunesse coptes, l´Eglise copte catholique d´Egypte a apporté mercredi 23 novembre son soutien aux manifestants rassemblés Place Tahrir, au Caire.

Le bilan de la répression dans tout le pays se monte à plus d'une trentaine de morts, selon le ministère égyptien de la Santé.

Mgr Antonios Aziz Mina, évêque copte catholique de Guizeh, une ville proche du Caire, a condamné la répression sanglante. Il a déclaré que chrétiens et musulmans étaient unis sur la Place Tahrir pour la défense des droits de l´homme.

C´est pourquoi, a-t-il ajouté, "les autorités n´ont pas le droit de tirer sur des gens pacifiques et l´utilisation de la violence contre eux n´est pas acceptable. Les autorités doivent s´expliquer sur leurs actions".

"Les gens sont fatigués de l´armée, mais aussi des Frères musulmans. La confrérie s´immisce dans la vie politique et a seulement pour but d´imposer son idéologie religieuse."

Ceux qui sont descendus dans la rue représentent le groupe originaire de la protestation du 25 janvier, qui a ensuite contraint le président Moubarak à démissionner. Les Frères musulmans se sont dissociés de la protestation. Malheureusement, il ne semble pas exister de tiers, neutre, capable de tenter une médiation entre les manifestants et le pouvoir militaire.

Mgr Aziz a déclaré à l´AED que l´armée n´avait pas appris la leçon: "Plus ils tirent sur les gens, plus ces derniers vont réagir! "
L´évêque copte catholique de Guizeh a ensuite défendu les manifestants, en affirmant que la population a le droit de s´exprimer ainsi: "C´est la seule façon de faire valoir son point de vue. Les droits du peuple doivent être défendus. En manifestant, les gens ne font pas de politique, ils demandent justice!".

Les jeunes, qui ont commencé la révolution qui a conduit à la chute du président Moubarak, ne font plus confiance à l´autorité, plus particulièrement aux militaires. "Ils étaient remplis d´espoir au début de la révolution, mais plus maintenant".

Les relations entre l´Eglise catholique et le régime ont régressé le mois dernier après qu´un membre du haut clergé ait accusé le gouvernement d´être impliqué dans les attaques contre les chrétiens lors de la manifestation au Caire.

Mgr Michael Fitzgerald, représentant du Saint-Siège aupès de l'OCI, l'Organisation de la coopération islamique, a déclaré le 23 novembre : " Il est urgent que toutes les forces fassent tout leur possible pour garantir le bon déroulement des élections prévues le 28 novembre prochain."

Comme Mgr Aziz, il a souligné "un sentiment général d’insatisfaction à l’égard de la répression et des violences commises par les militaires, en particulier chez les jeunes, y compris chez des chrétiens."

Dans son allocution télévisée, le mardi 22 novembre, le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), a assuré que les législatives se tiendraient comme prévu à partir de lundi prochain. (source : Fides)

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