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du 24 au 26 novembre 2011 (semaine 47)
 

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26 novembre 2011-
LE DÉFI D'UNE VISION AFRICAINE DE L'ÉGLISE


" Moi, le non-croyant, je suis ici un extra-terrestre !" Cette confidence d’un jeune expatrié français à Cotonou, que rapporte Frédéric Mounier, en dit long, paradoxalement, sur l’espérance de Benoît XVI pour l’Afrique et son Église.

Terre croyante par excellence, le continent noir voit d’un mauvais œil les progrès de la sécularisation et ses nouveaux modes de vie. Mais, si le Pape l’encourage à la résistance, il l’appelle également à se défaire des peurs multiples engendrées par cette immersion permanente dans les univers occultes, et à lutter contre les tentations syncrétistes.

Ainsi se dessine le défi d’une théologie catholique proprement africaine : comment exprimer la foi de façon structurée sur une terre majoritairement non alphabétisée, profondément irriguée de courants animistes, livrée à des réflexes de survie face à l’absence d’éducation, de soins, de revenus, vidée de ses émigrés, et pourtant douée d’une créativité trop souvent insoupçonnée.

" Appelée par le Pape à relever ces défis, en même temps que les gouvernants du continent, l’Eglise africaine, désormais locale et de toutes les couleurs, n’est pas pour autant lavée, par l’eau de son baptême, de ses taches originelles. Les foules ferventes témoignent aussi de fragilités."

A Ouidah, dans la cour du séminaire Saint-Gall, lieu réputé de formation sacerdotale pour toute l’Afrique de l’Ouest, Mgr Pascal N’Koué, évêque de Natitingou, responsable béninois de la formation sacerdotale, n’a pas mâché ses mots devant le Pape.

" Cette situation recèle encore bien des fragilités inquiétantes." Et il évoquait, y compris dans le clergé, une « crise », liée "à la soif des positionnements juteux. » D’où la nécessité de "reprendre en main la formation des prêtres et des consacrés", et de veiller, comme le dit « Africae munus », à " la bonne gestion et à la rectitude morale."

Rome connaît ces fragilités, constate Frédéric Mounier. " Malgré cela, Benoît XVI a proposé un contrat de confiance fondé sur l’espérance au Bénin, pays pacifique, quasiment démocratique, où coexistent religions et croyances traditionnelles, choisi pour cela comme symbole pour le lancement de l’Exhortation apostolique. Reste à l’honorer." (source : La Croix)

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