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du 24 au 26 novembre 2011 (semaine 47)
 

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26 novembre 2011- Inde
CONTRE LA DÉCISION D'UN TRIBUNAL ISLAMIQUE


Dans l’Etat du Jammu-et-Cachemire, à l’extrême nord de l’Inde, la police de Srinagar a arrêté le Rév. Channa Mani Khanna, pasteur anglican de l’Eglise "All Saints Church", sur décision du tribunal islamique sous le prétexte de conversions forcées.

L’affaire a éclaté mi-novembre lorsque le grand Mufti Ahmad Bashir-ud-Din a accusé le pasteur de conversions forcées, sur la foi d’une vidéo postée sur YouTube où l’on voyait le Rév. Khanna baptiser sept jeunes hommes et femmes, reconnus comme ayant été de confession musulmane.

Cette vidéo, reprise immédiatement sur d’autres réseaux sociaux du Web, avait déclenché alors une avalanche de commentaires menaçant le Rév. Khanna de représailles. Depuis, de nombreux chrétiens sont venus témoigner sur les mêmes sites, de la difficulté à vivre leur foi au Cachemire où leur communauté ne représente que quelques milliers de personnes.

Arguant de sa position au sein de la communauté islamique lui imposant de "prendre des mesures selon les lois de la charia", Bashir-ud-Din a envoyé le 17 novembre au pasteur anglican un courrier le convoquant devant le tribunal islamique afin d’y répondre de l’accusation de conversions forcées.

Une assignation à comparaître devant une cour islamique appliquant la charia est en soi un fait alarmant", s’est inquiété immédiatement, Sajan K George, président du Global Council of Indian Christians (GCIC), une association de défense des chrétiens en Inde.

" Nous devons arrêter cette talibanisation du seul Etat indien à majorité musulmane. L’Inde est un pays établi sur une Constitution laïque, laquelle (…) exige le respect et l’égalité de tous les citoyens. Les [nouveaux baptisés] ont exercé leur droit constitutionnel à la liberté de religion, et ils ont fait ce choix en toute liberté."

Mgr Pradeep Kumar Samantha Roy, évêque d’Amritsar de la" Church of North India" (CNI) qui s’est par ailleurs renseigné sur l’audition du Rév. Khanna devant le tribunal islamique présidé par le grand Mufti, a rapporté que lors de l’interrogatoire, qui avait duré quatre heures, « le pasteur avait répondu avec calme et sans crainte, certain de son innocence et de n’avoir commis aucune violation de la loi, les baptêmes auxquels il avait procédé étant parfaitement valides ».

Pour le grand mufti, ce baptême de 7 chrétiens menaçait de « troubler l’ordre public à grande échelle » si la décision du tribunal islamique n’était pas appliquée.

L’Etat du Jammu-et-Cachemire n’ayant pas de loi anti-conversion, c’est sur le fondement des articles 153 A et 295 A du Code pénal Indien que le pasteur a été arrêté, ainsi que les sept baptisés qui ont été également soumis à un passage à tabac sévère, afin d’obtenir d’eux qu’ils témoignent contre leur pasteur.

" L’Eglise anglicane a l’intention d’intenter un recours légal contre l’Etat lui-même s’il le faut, afin de défendre son pasteur innocent", a déclaré Mgr Samantha Roy, assurant par ailleurs "avoir vérifié personnellement que tous les nouveaux baptisés venaient à l’église depuis plus d’un an et qu’ils avaient bien exprimé le désir de recevoir le baptême en toute connaissance de cause et sans aucune pression ."

Le GCIC avance que "le seul espoir de justice pour les chrétiens réside désormais dans le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme". (source : Mepasie)


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