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du 27 au 30 novembre 2011 (semaine 48)
 

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30 novembre 2011- FSSPX
LA POSITION ET LA DISCRÉTION DE Mgr BERNARD FELLAY


En réponse aux rumeurs qui évoquent sa mise en minorité au sein de la Fraternité Saint Pie XI, Mgr Bernard Fellay, son Supérieur Général, a précisé, le 28 novembre, la position qui est la sienne et le pourquoi de sa discrétion.

Il livre ainsi le fond de sa pensée dans une entretien que rapporte DICI, l'organe de communication de la Maison généralice de la Fraternité Saint-Pie X.

" Seule la fréquentation assidue de Notre Seigneur et de Notre Dame permettra de garder entre tous les prêtres et les fidèles attachés à la Tradition cette unité de vue que la foi surnaturelle procure. C'est ainsi que nous ferons bloc dans cette période de grande confusion."

..." Cette discrétion est normale pour toute démarche importante ; elle en garantit le sérieux. Il se trouve que le "Préambule doctrinal" qui nous a été remis (par le Saint-Siège. ndlr) est un document qui, comme l'indique la note qui l'accompagne, peut recevoir des éclaircissements et des modifications. Ce n'est pas un texte définitif.

" Nous adresserons sous peu une réponse à ce document en indiquant avec franchise les positions doctrinales qu'il nous paraît indispensable de tenir. Notre souci constant depuis le début de nos entretiens avec le Saint-Siège — et nos interlocuteurs le savent bien — a été de présenter en toute loyauté la position traditionnelle.

" Du côté de Rome, ajoute-t-il, la discrétion s'impose aussi, car ce texte - même en l'état actuel qui nécessite de nombreux éclaircissements - risque fort de susciter l'opposition des progressistes qui n'admettent pas la simple idée d'une discussion sur le Concile, parce qu'ils considèrent que ce concile pastoral est indiscutable ou «non-négociable », comme s'il s'agissait d'un concile dogmatique.

... " Il est vrai que ce Préambule doctrinal ne peut pas recevoir notre aval, bien qu'une marge soit prévue pour une « légitime discussion » sur certains points du Concile....Puisque la note qui l'accompagne prévoit la possibilité d'apporter des clarifications, il me semble nécessaire de les demander au lieu de les refuser a priori. Ce qui ne préjuge en rien de la réponse que nous donnerons.

..." Car nous n'oublions pas que ce sont bien des divergences doctrinales qui sont à l'origine du différend entre Rome et nous, depuis 40 ans ; les mettre de côté pour obtenir un statut canonique nous exposerait à voir les mêmes divergences resurgir inévitablement, rendant le statut canonique plus que précaire, tout simplement invivable."

Puis Mgr Fellay fait remarquer qu'il existe " des critiques qui rejoignent les nôtres sur le Concile. Ainsi Mg Brunero Gherardini, dans son ouvrage Vatican Il, le débat qui n'a pas eu lieu, a insisté sur les différents degrés d'autorité des documents conciliaires et sur le « contre-esprit » qui s'est glissé dans le concile Vatican II dès le début. Egalement Mgr Athanasius Schneider a eu le courage de demander, lors d'un congrès à Rome fin 2010, un Syllabus condamnant les erreurs d'interprétation du Concile. Dans le même esprit, l'historien Roberto de Mattei a bien montré les influences contraires exercées sur le Concile, dans son dernier livre "Vatican II, une histoire jamais écrite."

" Ces travaux soulèvent les difficultés doctrinales posées par Vatican II et montrent par conséquent pourquoi l'adhésion au Concile est problématique. Ce qui est un premier pas essentiel."

Pour Mgr Fellay, l'essentil, c'est la Credo : " Pour nous fils spirituels de Mgr Lefebvre qui s'est toujours défendu de faire une Eglise parallèle et qui s'est toujours voulu fidèle à la Rome éternelle, nous n'avons aucune difficulté à adhérer pleinement à tous les articles du Credo."

Les études concernant le concile " manifestent la difficulté que l'on rencontre lorsqu'on veut s'en tenir aux textes conciliaires à tout prix, et, de notre point de vue, cela montre bien l'impossibilité d'adhérer de façon stable à une doctrine en mouvement."

" Le Credo ne serait-il plus suffisant aujourd'hui pour être reconnu comme catholique ? N'exprime-t-il plus toute la foi catholique ? Exige-t-on maintenant de ceux qui abandonnent leurs erreurs et rejoignent l'Eglise catholique qu'ils professent leur foi en la liberté religieuse, l'œeuménisme ou la collégialité ?

" De jeunes évêques et prêtres qui héritent de cette situation prennent conscience de plus en plus de la stérilité de 50 ans d'ouverture au monde moderne. Ils n'en rejettent pas la faute uniquement sur la laïcisation de la société, ils s'interrogent sur les responsabilités du Concile qui a ouvert l'Eglise sur ce monde en pleine sécularisation. Ils se demandent si l'Eglise pouvait s'adapter à ce point à la modernité, sans en adopter l'esprit. (source : DICI)
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