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du 4 au 8 décembre 2011 (semaine 49)
 

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8 décembre 2011-
C'EST UNE QUESTION A APPROFONDIR


L'interdiction faite aux catholiques divorcés et remariés de recevoir la communion eucharistique est de plus en plus contestée et transgressée. Or Benoît XVI fait reparaître une note qu'il avait publiée en 1998 et qui apporte deux ouvertures.

Au cours de son voyage en Allemagne, beaucoup de gens ont attendu du Pape des "ouvertures" vis-à-vis des catholiques divorcés et remariés : avec l'atténuation, sinon la suppression, de l’interdiction qui leur est faite de recevoir la communion.

Une telle attente a même été exprimée par le président de la république fédérale d’Allemagne lui-même, Christian Wulff – il est catholique et remarié – dans le discours de bienvenue officiel qu’il a adressé au Pape lorsque celui-ci est arrivé à Berlin. Mais celui-ci n’a rien dit à ce sujet pendant les quatre jours de son voyage en Allemagne, ni même après.

Or, on le sait, cette question lui tient grandement à cœur. Il en a parlé à plusieurs reprises dans le passé et il a dit : "le problème est très difficile et doit être encore approfondi".

Et voici que l e 30 novembre dernier, Benoît XVI est revenu sur la question d’une manière indirecte : en faisant publier à nouveau, dans "L'Osservatore Romano", un essai "peu connu", qu’il avait rédigé en 1998 et qui a été enrichi d’une note dans le quotidien du Vatican , une note dans laquelle sont repris les propos qu’il avait tenus sur ce sujet, le 25 juillet 2005, au clergé du diocèse d’Aoste.

Cette note est importante. Parce qu’elle concerne justement un point sur lequel Benoît XVI considère qu’il est possible de créer une ouverture dans l’interdiction générale de communier, une ouverture laissée à un choix en conscience.

Dans cette note qui a été ajoutée à la fin de l’essai, on trouve les phrases adressées aux prêtres d’Aoste dans lesquelles le pape a repris et développé ce raisonnement :

"La situation est particulièrement douloureuse pour les personnes qui se sont mariées à l’Église, mais qui ne sont pas vraiment croyantes et qui l’ont fait par tradition, puis ayant contracté un nouveau mariage non valide, se convertissent, trouvent la foi et se sentent exclues du Sacrement.
" C’est réellement une grande souffrance et, lorsque j’étais préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, j’ai invité plusieurs conférences épiscopales et spécialistes à étudier ce problème : un sacrement célébré sans foi. Je n’ose pas m’avancer en affirmant que l’on puisse trouver ici réellement un motif d’invalidité parce qu’il manquait une dimension fondamentale au mariage.

" Je le pensais personnellement, mais à la suite des discussions que nous avons eues, j’ai compris que le problème est très difficile et doit être encore approfondi".

"" De nouvelles études approfondies sont nécessaires pour éclaircir la question de savoir si des chrétiens non croyants – des baptisés qui n’ont jamais cru ou ne croient plus en Dieu – peuvent vraiment contracter un mariage sacramentel. En d’autres termes, on devrait éclaircir la question de savoir si vraiment tout mariage entre deux baptisés est 'ipso facto' un mariage sacramentel."

" La foi appartient à l’essence du sacrement ; il reste à éclaircir la question juridique de savoir quelle évidence de 'non-foi' aurait pour conséquence qu’un sacrement ne se réalise pas".

Et il conclut : "Certes, la parole de vérité peut faire mal et être incommode. Mais elle est le chemin de la guérison, de la paix, de la liberté intérieure. Une pastorale qui veut vraiment aider les personnes doit toujours se fonder sur la vérité. Seul ce qui est vrai peut être aussi pastoral. 'Alors, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres' (Jn 8, 32)".

Au moins deux "ouvertures" sont indiquées par le Pape dans son essai et dans la note qui y a été jointe.

La première est le possible accroissement des reconnaissances canoniques de la nullité des mariages célébrés "sans foi" par au moins l’un des deux époux, même s’il est baptisé.

La seconde est le possible recours à une décision "au for interne", de la part d’un catholique divorcé et remarié, d’accéder à la communion au cas où la non-reconnaissance de la nullité de son précédent mariage (en raison d’un jugement considéré comme erroné ou de l'impossibilité d’en prouver la nullité par voie de procédure) serait en opposition avec sa ferme conviction en conscience que ce mariage était objectivement nul.

C’est un fait que cette seconde pratique tend à s’étendre bien au-delà de ses limites, chez des catholiques divorcés et remariés qui n’ont même pas eu recours aux tribunaux canoniques pour régulariser leur position et qui n’ont pas l’intention de le faire, mais qui communient néanmoins parce qu’ils le veulent, avec ou sans l'approbation de leur confesseur.

Dans "Chiesa", Sandro Magister fait alors remarquer qu Benoît XVI souhaite que l'approfondissement se poursuive pour l’une comme pour l’autre piste. (source : Chiesa)


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