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du 4 au 8 décembre 2011 (semaine 49)
 

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8 décembre 2011-
L'ÉGLISE GRECQUE ET LA CRISE ÉCONOMIQUE


En Grèce, où l’austérité est de rigueur, critiques et accusations pleuvent sur l’Eglise orthodoxe, à propos du train de vie et les privilèges du clergé qui rétorque en rappelant l’aide sociale qu’ils assument, à la place des pouvoirs publics.

Le ministre grec de la justice aurait émis publiquement des réserves sur le statut de l’Église orthodoxe, jugeant que le clergé devait assumer ses responsabilités face à la crise qui paralyse le pays. D’autres s’indignent de voir des prêtres payés par l’État. Dans certains villages, les prêtres, qui sont aussi instituteurs, ou agriculteurs, cumulent deux salaires, sans compter les rétributions qu’ils perçoivent pour le service des sacrements.

L'Eglise de Grèce a réagi. "La fortune que l’on nous prête est un mythe. À partir de l’indépendance, et jusque dans les années 1950, nous avons légué 96 % de nos propriétés à l’État", affirme Mgr Gabriel, secrétaire de l’archevêché d’Athènes.

" Nos salaires restent les plus faibles de la fonction publique, et nous avons subi des coupes importantes, de l’ordre de 10 % ». Pour le P. Charilaos Papageorgiou, très engagé dans la solidarité à Volos, cette affaire est symptomatique « des liens paradoxaux » entre l’État grec et l’Église orthodoxe, qui assume selon lui « une grande partie de l’aide sociale » à leur place.

En effet, à Athènes par exemple, 10 000 repas sont distribués chaque jour par l’Église, pour un budget annuel de 5 millions d’euros. Et, dans tout le pays, 200 000 rations quotidiennes sont à dénombrer.

Le patrimoine de l'Église s’est constitué au fil des quatre siècles d’occupation ottomane. En effet, l’autorité de l’Église orthodoxe était reconnue par les sultans dans le cadre du système concernant les minorités religieuses protégées, et ses propriétés ne pouvaient donc être saisies.

De nombreuses familles grecques, craignant de voir leurs terres confisquées, les léguèrent à l’Église », résume Pantelis Kalaitzidis, directeur de l’Académie théologique de Volos. Cette situation ne fit que renforcer le lien étroit entre le sentiment national et l’appartenance à l’orthodoxie, héritée de la tradition byzantine.

Conseiller scientifique auprès du ministère du travail, Giorgos Diellas dresse un constat significatif : " Jusque dans les années 1990, 98 % des Grecs se déclaraient orthodoxes. Avec l’immigration, cette proportion a légèrement diminué. Mais la religion reste de l’ordre de l’inné, même si elle n’est pas toujours profondément enracinée"

" Notre Constitution, dans son article premier, fait de l’Église orthodoxe une personne de droit public, précise Giorgos Diellas. L’État grec n’est donc pas laïque à proprement parler"

Quant aux impôts, assure-t-il, l’Église s’en acquitte en toute transparence : " En 2010, l’archevêché d’Athènes a versé 1,300,000 € pour un budget global de 2,000 ,000 €, hors salaires ; à peine celui d’une petite municipalité." Si déficit il y a, pour l’Église grecque, ces temps-ci, c’est peut-être en matière d’image. D’où le choix de communiquer sur son œuvre sociale. Il est vrai que les distributions alimentaires, organisées partout dans le pays, sont exemplaires. (source : Orthodoxie)


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