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du 16 au 18 décembre 2011 (semaine 50)
 

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18 décembre 2011-
LES MIGRATIONS CHANGENT LES PAYSAGES ECCLÉSIAUX

Comment la migration change-t-elle les paysages ecclésiaux dans le monde? Une conférence du Conseil œcuménique des Eglises réunie à Beyrouth, s’est efforcée, d’approfondir ces questions au travers du vécu d’expériences enrichissantes.

Quels sont ces changements, et quels effets exercent-ils sur les communautés de migrants? Que peuvent faire les Eglises pour encourager l’acceptation de la diversité et imaginer de nouvelles réponses à la question théologique “Qui est mon prochain?”, à l’ère de la mondialisation croissante.

Les participantes et participants venaient d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, représentant des Eglises, des organisations œcuméniques et des groupes de militants non gouvernementaux.

Cette conférence régionale qui dura trois jours, était organisée par le projet du COE "Communautés justes et sans exclusive," et accueillie par le Conseil des Eglises du Moyen-Orient à l’Ecole de théologie du Proche-Orient à Beyrouth, du 5 au 7 décembre.

Pour les participants d’Afrique la migration n’est pas un phénomène nouveau, mais elle est présente depuis toujours, avec toutes les personnes qui se déplacent en quête de moyens d’existence. On a noté également qu’en Afrique la migration interne dépasse en nombre la migration vers l’extérieur.

Les intervenants ont distingué dans la pauvreté, le chômage et le conflit les principales raisons des migrations de masse qui se produisent en Afrique et ailleurs. Face à ces défis, ont-ils dit, la théologie de l’accueil et de l’amour du prochain devient plus essentielle que jamais.

Sarah Silomba Kaulule, vice-présidente de la Commission de Foi et constitution du COE, a contribué à la discussion en centrant ses commentaires sur la situation des migrants en Zambie; l’évolution des paysages ecclésiaux exige que nous prenions en compte les questions des relations interreligieuses, de l’identité, de la justice, du racisme, de la défense des causes et de la diaconie dans notre approche des migrants.

Bien que différentes les unes des autres, les expériences décrites par les participants ont montré à quel point les migrants sont confrontés à l’exclusion sociale, et sont traités comme “l’autre”.

La conférence a aussi abordé des questions touchant les relations entre les genres et la dynamique familiale. On a mis en évidence le fait que les changements qui interviennent dans les relations de pouvoir quand les femmes assument le rôle de soutien de famille peuvent déboucher sur des actes de violence domestique.

En outre, les femmes migrantes sont parfois victimes d’abus sexuels. Pour lutter contre cette violence et soutenir les migrantes, les Eglises ont réaffirmé leur rôle dans la définition d’un point de vue éthique fondé sur la foi, à partir duquel on pourrait aborder ces questions.

Passant en revue les résultats des discussions, les participants ont cité plusieurs passages bibliques appelant à “libérer les plus démunis et les marginalisés”, vision que les Eglises peuvent incarner en multipliant leurs efforts déterminés pour soutenir les communautés de migrants.

La situation spécifique des migrants en Europe est particulière selon les pays et spécifique. Ce qui a incité la conférence à poser des questions touchant l’identité, la diversité culturelle, et l’interaction dynamique entre les Eglises traditionnelles et les nouvelles Eglises internationales, appelées parfois “Eglises de migrants”. L'exemple de la communauté catholique polonaise en Norvège est éclairante puisqu'elle a doublé le nombre des catholiques dans ce pays scandinaves.

La dynamique du “printemps arabe” et ses effets sur la migration au Moyen-Orient ont donné matière à des commentaires éclairants. Tant les intervenants de la région que les hôtes ont exprimé leurs points de vue sur la complexité des événements politiques, qui incite de nombreuses personnes à choisir d’émigrer.

Face à la vague actuelle de migration, avec toutes les personnes qui fuient les troubles politiques, le conflit et la persécution, il est particulièrement important de promouvoir le respect des minorités religieuses et d’engager un dialogue interreligieux constructif, ont constaté les participants. (source : COE)


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