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du 19 au 21 décembre 2011 (semaine 51)
 

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21 décembre 2011- Myanmar
LES COMBATS MULTIPLIENT LE DÉPLACEMENT DES RÉFUGIÉS


Au moment où le président birman ordonne à son armée de cesser les combats contre la KIA, l'État kachin, l’Eglise constate un afflux croissant de réfugiés fuyant les combats les secours disponibles ne suffisant pas à faire face à cet afflux.

Mgr Raymond Sumlut Gam, l’évêque de Banmaw, dont le territoire couvre la moitié sud de l’Etat Kachin, explique que les Eglises locales font leur maximum pour venir en aide aux personnes déplacées par les combats. Dans le seul diocèse de Banmaw, le nombre des déplacés est d’environ 35.000, soit un chiffre deux fois supérieur à ce qu’il était il y a quatre semaines, signe que les combats qui opposent l’armée birmane à la Kachin Independence Army, branche armée de la Kachin Independence Organization, n’ont pas baissé d’intensité.

Un prêtre du diocèse ajoute que les accrochages entre les deux forces armées ont plongé l’ensemble de la région dans un profond chaos ; les voies de communication sont coupées, des ponts ont été détruits, des villages ont été abandonnés, leurs habitants cherchant refuge dans les villes ou dans la jungle. " Les combats provoquent des morts et sont profondément immoraux. Selon moi, je ne vois que très peu de signe d’espoir en vue d’une paix durable ."

La Karuna, la Caritas locale, fait état d’un épuisement rapide de ses ressources disponibles pour venir en aide à ces populations. Depuis juin dernier, les maisons religieuses sont devenus autant de « camps d’évacués » alors que d’autres camps étaient installés dans la jungle.

Dans cette aide aux déplacés, l’Eglise catholique travaille aux côtés des communautés baptistes (plus d’un tiers des 1,2 million d’habitants de l’Etat Kachin sont chrétiens, soit catholiques, soit baptistes) ainsi qu’auprès des temples bouddhistes, qui accueillent eux aussi des réfugiés. Dans les campagnes et les villages, ce sont quasi uniquement les Eglises chrétiennes qui viennent en aide aux déplacés, les combats cantonnant les ONG dans les villes.

Dans le diocèse de Myitkyina, l’autre diocèse catholique de l’Etat Kachin, dont le territoire couvre la moitié nord de l’Etat, des informations font état de la présence d’une quinzaine de milliers de personnes déplacées. Là aussi, les ressources manquent pour leur venir en aide.

Plus au sud, dans le nord de l’Etat Shan, le diocèse de Lashio a mobilisé la Karuna locale pour accueillir les Kachins qui ont fui leurs foyers. Un millier de personnes a ainsi été accueilli et le P. Christopher Raj, directeur de Karuna Lashio Social Service, prévoit « d’ouvrir d’autres camps dans différentes paroisses pour faire face à l’afflux de réfugiés ».

Mgr Raymond Saw Po Ray, évêque de Mawlamyine et président de la Commission ‘Justice et Paix’ de la Conférence épiscopale, confiait le 13 décembre : " Tout le pays parle de paix : les gens en parlent, les minorités [ethniques] en parlent. Nous espérons fortement qu’il s’agisse aujourd’hui d’une priorité pour le pays même si différents obstacles doivent être surmontés. Nous souhaitons fortement la paix et nous espérons de tout cœur que débute un temps de réconciliation."

Pour leur part, les Kachin ne se considèrent pas comme des ‘ennemis du peuple de Birmanie’ mais ils revendiquent le respect de leur dignité et de leurs droits au sein de la nation birmane. (source : Mepasie)


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