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du 19 au 21 décembre 2011 (semaine 51)
 

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21 décembre 2011-
SA SPONTANÉITÉ TÉMOIGNE DE SA VRAIE PERSONNALITÉ


Frédéric Mounier, correspondant romain du quotidien "La Croix" nous parle d'une manière inattendue d'un Pape souvent méconnu. Nous ne pouvons mieux faire que de vous en donner ce texte, évoquant son passage à la prison de Rebibbia.

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Dans la vie d’un pape, il est des moments, des rencontres, qui sont faits de simple humanité et, pourquoi pas ? purement évangéliques…

" Ce fut le cas ce dimanche matin 18 décembre à la prison de Rebibbia, à la périphérie de Rome.

" Hors protocole, sans tapis rouge, ni mantilles, ni révérences, ni gardes suisses, le « pape Ratzinger », comme on dit en Italie avec une nuance de familiarité, est allé à la rencontre des détenus.

" Plusieurs centaines d’entre eux, visiblement cicatrisés de la vie, habillés de pauvres survêtements, ont échangé avec le pape durant une heure, d’homme à homme.

" En prélude, la nouvelle ministre de la justice du gouvernement Monti, Paola Severino, a lu la lettre poignante d’une détenue à Cagliari, faisant état d’humiliations, des « mille injustices et souffrances » de la vie carcérale. Surpopulation et manque de moyens font en effet des prisons italiennes, comme de tant d’autres, des écoles du crime.

" Et l’on vit le pape applaudir, debout, en même temps que les détenus, la ministre rebelle qui a décidé de prendre à bras le corps ce scandale. Imagine-t-on un tel tableau en France ?

" Et puis, au fil de sept interventions très personnelles des détenus, suivies des réponses du pape, toutes improvisées, l’évangile de Mathieu (« J’étais en prison et vous m’avez visité ») a pris corps.

" Comme si, hors les murs du Vatican, loin de l’étiquette pontificale, le ministère du successeur de Pierre pouvait prendre une dimension compassionnelle « cruciale », à la jointure de la croix, tendue vers Dieu mais aussi plantée dans l’humus du mal, commis et reçu.

" Et l’on vit le pape, quittant cet univers glauque, s’attarder longuement, mains dans les mains des prisonniers, loin de la « bulle » de sécurité qui enserre habituellement ses interventions publiques.

" Comme si le « pape enseignant », grand producteur de réflexions théologiques fondamentales, avait éprouvé le besoin, aujourd’hui vital, de « rire et pleurer avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui », comme me le confiait récemment le numéro un d’une fort ancienne congrégation religieuse, réputée, elle aussi, pour la qualité de sa réflexion théologique.

" Peut-être le monde attend-il cela, aussi, de l’Eglise catholique ?" Frédéric Mounier. (source : La Croix)


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