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du 22 au 24 décembre 2011 (semaine 51)
 

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24 décembre 2011-
LA DIASPORA COPTE EN FRANCE

Dans la Mission chaldéenne en France, à Paris, les réfugiés arrivent de tout l’Orient. Des jeunes Pakistanais, des Irakiens discutent autour d’un thé, mais surtout des Coptes car la communauté copte de France est la plus importante d’Europe.

Depuis le début de l’année, ces chrétiens égyptiens sont en effet de plus en plus nombreux à frapper à la porte de Notre-Dame de Chaldée.

Deux coptes vivant en France depuis vingt ans, et des bénévoles de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient (AEMO) recueillent leurs témoignages en vue d’une demande d’asile. Depuis mars 2011,
ces réfugiés ont fui les attentats qui, ces derniers mois, s’ajoutent aux brimades et aux vexations habituelles en Égypte depuis qu’Anouar al-Sadate a instauré la charia comme source principale du droit en 1971.

Ces exilés ne supportent plus les églises incendiées, les jeunes filles converties de force à l’islam, les attentats ciblés et les manifestations pacifiques réprimées dans le sang (celle du 9 octobre a fait 24 morts) mais aussi, et surtout, ce « harcèlement quotidien » dont témoignent les coptes et qui les pousse à fuir l’Égypte.

Contrairement au Liban ou à l’Irak, les chrétiens en Égypte ne constituent pas une élite. Beaucoup viennent des bidonvilles du Caire ou des villages reculés de la Haute Égypte où ils vivent en autarcie. Certains ne savent pas même écrire l’arabe.
Leur situation à leur arrivée en France est délicate. Quand ils ne retrouvent pas un frère ou un cousin, ils travaillent pour des patrons coptes qui leur offrent un logement au noir en échange de leurs services. Beaucoup sont pizzaiolos, peintres en bâtiment ou vendeurs sur les marchés.

En janvier 2011, le ministère de l’Intérieur recensait 45.000 coptes arrivés en France à partir des années1980. Dans la communauté, on parle de 100.000 personnes. Un chiffre difficile à établir car beaucoup sont sans-papiers. Selon ces exilés, les employés (musulmans) des ambassades européennes au Caire leur délivrent chichement les visas, et contre des bakchichs prohibitifs. Ils doivent alors débourser 7000 euros pour payer des passeurs qui leur font traverser clandestinement la Méditerranée.

La plupart s’installent en région parisienne autour de la dizaine de paroisses coptes orthodoxes, à Saint-Ouen, Sarcelles, Colombes ou Châtenay-Malabry, la plus importante, qui rassemble un petit millier de fidèles. Comme en Égypte, c’est autour de l’église que s’organise la vie communautaire.

" Chez les Orientaux, explique Élisabeth Gobry, vice-présidente de l’AEMO, la messe, ce n’est pas seulement la liturgie. C’est aussi la rencontre, l’échange au sein de la communauté, qui peut durer tout l’après-midi dans des discussions interminables autour de boissons et de pâtisseries.
"

Avec la révolution du 25 janvier, ils pensaient que tout irait mieux pour tout le monde, chrétiens comme musulmans, mais les Frères musulmans sont sortis de prison. Et l'inquiétude est telle que les coptes de France commencent à donner de la voix.

Brisant la discrétion souhaitée par le pape Chenouda III, qui craint que la diaspora n’apparaisse aux yeux du Caire comme le porte-voix des puissances occidentales, plusieurs centaines d’entre eux, unis derrière leurs p
rêtres, ont manifesté leur colère en janvier sur le parvis de Notre- Dame de Paris, puis en mai près de l’Unesco. «

" Le prêtre est omniprésent dans notre culture. Quand il y a un problème entre deux associés ou au sein d’une famille, c’est lui qu’on appelle pour qu’il endosse l’habit du juge", souligne le père Joseph Stefanos, qui officie à Nogent-sur-Marne en Ile-de-France.

Mais ce poids d’une tradition patriarcale et cléricale, plus orientale que chrétienne, s’estompe au fil des générations. Beaucoup de coptes francisent leur nom par souci d’assimilation. ils ont à coeur d’entrer de plain-pied dans la société française. (source :
AEMO)

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