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31 décembre 2011- France
LE PRÉSIDENT REÇOIT DES PRÊTRES CATHOLIQUES

Le 22 décembre, Nicolas Sarkozy, chef de l'État français, a reçu à dîner une dizaine de jeunes prêtres catholiques représentant des situations pastorales différentes et ensemble, ils ont parlé avec lui de leurs vocations respectives.

Parmi les invités figuraient un aumônier de prison, un aumônier militaire, des curés de campagne ou de banlieue, ainsi que l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, responsable du site Padreblog.fr, et le P. Matthieu Rougé, directeur du service pastoral d’études politiques (SPEP).

Les hôtes du président sont restés discrets sur leur conversation. Pendant deux heures, ses invités ont échangé sur la jeunesse, l’éducation, la finalité de l’art, les souffrances des chrétiens d’Orient ou encore la « vocation », religieuse et politique. Nicolas Sarkozy aurait également réaffirmé son attachement aux « racines chrétiennes de la France ».

Il déplore la disparition des «grandes voix catholiques» et c'est pourquoi il a enjoint les prêtres à "sortir des catacombes.

..."Dites ce que vous avez à dire à la société, pas seulement à vos fidèles. À l'heure où l'on écoute ces experts en tout, pourquoi ceux qui défendent une religion n'auraient-ils pas le droit à la parole?"

Le dîner, sous les ors de l'Élysée, a d'abord été un peu guindé. Mais ça n'a pas duré. "Allez-y, parlez-moi franchement!" a invité le président. "Au nom de quoi faudrait-il ignorer ce que vous représentez?, a commencé le chef de l'État pour justifier ces inhabituelles agapes. Vous offrez une espérance. Les gens ont besoin d'espérance."

C'est Camille Pascal, conseiller et «plume» du président, qui était l'organisateur de la rencontre. Cet agrégé d'histoire, catholique pratiquant, aime confronter le président aux univers les plus éloignés du sien. Historiens, géographes, anthropologues ou sociologues ont défilé à l'Élysée depuis la rentrée.

" Des moments de respiration pour le président", note un proche. Camille Pascal est l'artisan d'un autre rendez-vous, plus inhabituel encore: à l'issue d'un discours prononcé au Puy-en-Velay, en mars dernier, Sarkozy s'était discrètement échappé avec l'évêque du lieu, Mgr Brincard, pour aller déjeuner avec des religieuses, les sœurs de Saint-Jean. La halte devait durer trois quarts d'heure. Le président est resté plus de deux heures et n'a jamais soufflé un mot à quiconque de ce déjeuner secret.

Les convives ont entraîné aussi le président sur un terrain plus personnel, l'interrogeant sur la «vocation»: «La politique a sa part de sacrifice, a répondu Sarkozy. Il faut accepter le regard des autres. Assumer une différence, des choix. Vous faites le sacrifice d'une vie de famille, d'un confort de vie. Avez-vous du mérite? Moi, ai-je du mérite à faire ce à quoi je me suis senti appelé? Je ne crois pas. La politique s'est emparée de moi, pas l'inverse.»

Nicolas Sarkozy n'est pas un familier des sujets religieux. Mais depuis son livre "La République, les religions, l'espérance," publié au Cerf en 2004, il n'a eu de cesse de rompre avec la réserve des politiques qui relèguent la religion à la sphère privée. " C'est d'abord un homme d'action, observe un convive. Mais il est travaillé par la question de ce qui donne le goût et la force d'agir." (source : AP)

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