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du 1 au 4 janvier 2012 (semaine 01)
 

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4 janvier 2012- Pakistan
ELLE N'A QUE DE RARES MOMENTS DE LUCIDITÉ


La santé physique et mentale d’Asia Bibi, cette chrétienne condamnée à mort pour blasphème en juin 2009, s’est beaucoup dégradée et l'on peut craindre que son isolement ne compromette définitivement son équilibre psychologique.

Le 19 décembre dernier, une délégation de la Fondation Masihi, qui lui vient en aide, a rencontré Asia Bibi pendant plus de deux heures dans la prison pakistanaise du district de Sheikhupura, au Pendjab (centre), où elle se trouve à l’isolement, dans l’attente de son procès en appel.

Selon le communiqué publié à l’issue de cette visite, son état est inquiétant.

Condamnée à mort en première instance pour blasphème le 8 novembre 2010, accusée de blasphème par quelques villageoises, elle est détenue depuis dans la prison de Sheikhupura et désormais condamnée à la peine de mort.

Elle ne prend pas de bain depuis plus de deux mois, paraît « vieillie » , explique le communiqué. Elle est pâle, "semble très fragile voire incapable de demeurer seule ». « Pendant les dix premières minutes, elle n’était pas en mesure de réagir et ne parvenait pas à comprendre si nous étions des amis ou des ennemis, se montrant même épouvantée par l’eau que ses visiteurs souhaitaient lui offrir."

Puis au cours de l’entretien, "Asia Bibi, qui ne parvenait jamais à fixer un point ou un interlocuteur, est passée par divers stades : absence de réaction, rire, peur et pleurs."

Dans quelques « rares moments de lucidité », précise le texte, elle a néanmoins pu dire que personne ne s’occupait sérieusement d’elle, et qu’elle avait perdu la notion du temps. "Le seul jour dont je me souviens est le 9 juin, a-t-elle confié d’une voix basse et soumise. Cela a été le début d’un cauchemar pour moi et pour ma famille."

La Fondation Masihi, spécialisée dans la défense des chrétiens et l’éducation au Pakistan, a envoyé au ministère fédéral de l’intérieur pakistanais son rapport et demandé qu’une équipe médicale puisse apporter des soins à Asia Bibi avant que sa santé physique et mentale ne soit irrémédiablement compromise.

Devant l’urgence de la situation, le ministre d’État "chargé de l’harmonie interreligieuse", le catholique Akram Gill – qui a rencontré Benoît XVI le 16 novembre dernier – ainsi que Paul Bhatti, conseiller spécial du premier ministre pour les affaires des minorités religieuses, ont promis d’intervenir.

La Fondation compte aussi sur la mobilisation internationale pour obtenir la libération de cette mère de cinq enfants, accusée de blasphème pour avoir répondu à des femmes qui lui expliquaient qu’il serait impur pour elles de boire l’eau qu’une non-musulmane venait de puiser. Elle a également annoncé son intention d’écrire à Benoît XVI, qui avait déclaré il y a un an, à l’occasion de ses vœux au corps diplomatique, qu’il était « urgent d’abroger la loi sur le blasphème ». (source : Fides)


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